5,7 milliards pour le ferroviaire d’ici 2035 en Auvergne-Rhône-Alpes : enfin un rattrapage bienvenu, mais avec quelles déclinaisons concrètes et quel échéancier ?

Communiqué de Presse du vendredi 20 octobre 2023

5,7 milliards pour le ferroviaire d’ici 2035 en Auvergne-Rhône-Alpes : enfin un rattrapage bienvenu, mais avec quelles déclinaisons concrètes et quel échéancier ? 

Lors d’un entretien avec la presse régionale cet après-midi, Laurent Wauquiez a choisi de précipiter des annonces sur l’engagement financier du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes sur le ferroviaire, annonçant 5,7 milliards d’euros jusqu’en 2035 et la commande de 130 nouvelles rames. Sans être dupe de ce contre-feu précipité, le groupe Les Écologistes se félicite de ces avancées, obtenues de haute lutte, en faveur des usagères et des usagers du train dans notre région. Nous resterons extrêmement vigilants sur le détail des investissements prévus, et les moyens de les financer. 

Notre groupe Les Écologistes se félicite des annonces en matière de politique ferroviaire faites par Laurent Wauquiez ce jour, traduisant peut-être – enfin ! – un intérêt pour le train du quotidien, seulement 8 ans après son élection. Nous serons extrêmement vigilants aux détails et à l’application de ces annonces, et à ce que ces 5,7 milliards d’euros annoncés servent les mobilités du quotidien, et non des grands projets inutiles. 

Nous tenons à rappeler que la région Auvergne-Rhône-Alpes part de loin. Depuis l’arrivée de Laurent Wauquiez, nous avons constaté des fermetures de lignes, une diminution du nombre de rames de trains, une dégradation de l’offre. En somme une situation matérielle catastrophique dans un contexte constant d’augmentation de la fréquentation. Dans notre région, la fréquentation des TER s’est accrue de 20% en 2023 par rapport à l’avant-Covid

Rappelons qu’alors que la dernière commande de rames date de 2019, pour 19 REGIOLIS, ces rames ne sont toujours pas en circulation et ne le seront complètement qu’en 2026. Les carnets de commandes des industriels débordent, et la Région Auvergne-Rhône-Alpes est l’une des dernières à se positionner. Quand verrons-nous la livraison des 130 rames annoncées aujourd’hui ? 

Rappelons aussi que la région Auvergne-Rhône-Alpes est la seule région à ne pas avoir signé de protocole avec l’Etat relatif à l’avenir des petites lignes (en 2021). La région sera également dans les toutes dernières à signer son CPER Mobilités 2023-2027, si elle le signe ! Si nous partageons le constat de l’exécutif régional sur les trop faibles moyens accordés par l’Etat pour les investissements en mobilités, nous dénonçons le manque d’investissement sur les infrastructures ferroviaires de Laurent Wauquiez depuis des années. Le président de région préfère investir 300 millions d’euros sur la RN88 en Haute-Loire pour un projet contestable et contesté ! 

Ce montant de 5,7 milliards d’euros, qui peut sembler colossal, est à mettre en regard avec les enjeux financiers sur le ferroviaire : 

  • Une rame de TER coûte aujourd’hui autour de 12 millions pour 300 places
  • Le projet du Service Express métropolitain à l’échelle lyonnaise a été évalué à 4,3 milliards d’euros par le Conseil d’Orientation des Infrastructures, celui de Grenoble à 1,1 milliard !
  • Les coûts de l’exploitation des TER sont aujourd’hui de 600 millions d’euros par an et devront nécessairement augmenter avec ces augmentations de matériels et d’offre.
  • A ce jour, dans le budget régional ont été accumulés 1,2 milliards d’euros d’autorisation de programme en stock pour les transports, ​​qui attendent d’être réellement dépensés. 
  • Les 5,7 milliards annoncés le sont sur 12 ans, jusqu’en 2035. Une manière de présenter un montant important. Cela représente 475 millions d’euros d’investissement par an, à comparer aux 1 811 millions d’euros de budget global d’investissement du conseil régional en 2023. A titre de comparaison, la Région Occitanie a budgété 360 millions d’euros d’investissement ferroviaire en 2023, soit la même voilure budgétaire rapportée au nombre d’habitants.  

Fabienne Grébert, coprésidente du groupe, déclare : “Nous nous étonnons bien sûr du moment de cette annonce précipitée. Alors que les négociations entre l’Etat et la région ne semblent pas encore aboutir à la signature d’un CPER Mobilités mais aussi au lendemain de la publication de l’enquête de Radio France sur les soupçon d’emplois fictifs et en même temps que la présentation de notre rapport de restitution de la Mission Lycées. Même si nous ne boudons pas notre plaisir de voir le sursaut de l’exécutif en faveur du ferroviaire, nous ne sommes pas dupes.”

Cécile Michel, conseillère régionale membre de la commission Transports, ajoute : “Enfin! Ces annonces ont mis du temps à arriver. Et nous sommes trop habitués aux coups de com de Laurent Wauquiez. Aussi, nous demandons la présentation en assemblée plénière de décembre d’une Programmation pluriannuelle d’Investissement spéciale ferroviaire qui permettra de concrétiser réellement ces annonces que nous ne voulons pas voir devenir lettre morte. Nous sommes prêts à la voter avec enthousiasme, encore faut-il pouvoir le faire en connaissance de cause“. 

Maxime Meyer, coprésident du groupe, conclut : “À l’annonce des dix projets de RER métropolitains par Emmanuel Macron en novembre 2022, Laurent Wauquiez avait déclaré :  « Sur le papier, c’est une très bonne nouvelle mais notre tempérament un peu montagnard incite maintenant à attendre qu’on bascule dans du concret ». Et bien à notre tour d’attendre du concret !”

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