Plan de sobriété des lycées : réelle prise de conscience ou déploiement de mesures cosmétiques ?

Mercredi dernier (21/09/2022), Laurent Wauquiez a présenté le Plan régional de sobriété énergétique pour les lycées de la région. Face à la hausse des coûts énergétiques, la Région a annoncé plusieurs mesures pour réduire la consommation et les factures d’énergie des établissements. Un plan de sobriété bienvenu mais tardif et en deçà des besoins réels des lycées de la région.

Laurent Wauquiez découvre que nous faisons face à une crise énergétique qui aura des conséquences pour les lycées d’Auvergne-Rhône-Alpes dans les mois à venir. 

Parmi les mesures annoncées par la majorité, plusieurs d’entre elles sont utiles et, nous l’espérons vivement, permettront de venir en aide aux lycées en allégeant la facture énergétique. Nous les saluons, et c’est une vraie victoire pour les écologistes, la reconnaissance de la pertinence de notre diagnostic et de l’efficacité des mesures que nous proposions depuis des années. 

Cependant nous regrettons que ces mesures n’interviennent que maintenant alors qu’elles auraient pû être appliquées bien avant. Le déploiement d’un million d’ampoules LED n’aurait-il pas pu être fait avant, de même que l’accélération de la rénovation thermique des lycées et l’installation de panneaux photovoltaïques ?

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir alerté la majorité sur la question depuis le début du mandat (et déjà au précédent). Lors de la dernière assemblée plénière en juin nous demandions par la voix de Grégoire Verrière (https://ecologieaura.fr/la-canicule-dans-les-lycees/) le lancement d’un grand plan de rénovation thermique des lycées pour faire face aux épisodes de chaleur et en prévision de l’hiver à venir. 

En décembre dernier, c’est Bénédicte Pasiecznik qui proposait au nom de notre groupe un amendement au budget 2022 de 100M€ sur le mandat dont 20M€ dès cette année pour un “véritable plan de transformation énergétique et écologique des lycées”. Avis défavorable de l’exécutif de Laurent Wauquiez, qui est resté sourd à nos mises en garde et à nos propositions.

L’exécutif annonce, dans son plan sobriété, la mise sur la table de 80 millions d’euros dans le but de réduire de 30% la consommation énergétique et les émissions de CO2 des lycées avant 2024. Un objectif ambitieux, avec des moyens limités, dont on ne sait d’ailleurs pas à ce jour s’il s’agit de crédits nouveaux ou de ventilations. À titre de comparaison, 80 millions d’euros c’est un tiers du montant total engagé par le conseil régional pour le projet de déviation de la RN88 en Haute-Loire. Rappelons au passage que la gestion des lycées est une des compétences de la région, pas les routes nationales.

Mais ce n’est pas que d’investissements dont les professeurs et les lycéens et lycéennes ont besoin pour travailler dans de bonnes conditions, c’est aussi de moyens de fonctionnement pour payer la facture énergétique et pour étudier et travailler dans de bonnes conditions. Or tout ce qui concerne le budget de fonctionnement semble rebuter l’exécutif régional. Pour rappel, sur les six dernières années, le montant total du budget de fonctionnement alloué aux lycées publics de la région, rapporté au nombre d’élèves, a baissé de 15%.

On peut espérer que ce plan de sobriété limite l’impact de la crise énergétique actuelle  pour les lycées dans les prochains mois. Nous regrettons cependant que la découverte tardive de la notion de sobriété par l’exécutif régional et la surdité dont il a fait preuve envers l’opposition n’aient pas permis d’anticiper davantage la situation actuelle. Cet aveuglement idéologique conduit  à des mesures prises dans l’urgence avec des moyens et résultats qui restent incertains.

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