Après le retour au calme et l’aide d’urgence aux commerçants, les écologistes proposent 10 actions pour les quartiers populaires

Communiqué de Presse du mardi 11 juillet 2023

Après le retour au calme et l’aide d’urgence aux commerçants, les écologistes proposent 10 actions pour les quartiers populaires

Le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes a adopté ce matin en commission permanente un dispositif d’aide d’urgence destiné aux commerçants et artisans indépendants victimes des émeutes : une aide forfaitaire régionale de 5000€ pour les commerces franchisés ou indépendants de moins de 50 salariés. Le groupe Les Écologistes a voté pour ce dispositif d’urgence et appelle la Région à construire un plan régional d’urgence pour les quartiers populaires en 10 actions. 

Notre région a été durement touchée par les émeutes urbaines, dans les grandes métropoles comme Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand ou Saint-Etienne comme dans des villes plus petites comme Montluçon, Roanne, Villefranche-sur-Saône, Rive-de-Gier ou encore Cluses. De nombreux commerces et équipements publics ont été pillés et détruits partiellement ou totalement. Notre groupe rappelle son opposition à ces modes d’action et réitère son soutien aux victimes. 

Nous saluons la rapidité avec laquelle la Région a annoncé et mis en place un dispositif d’aide d’urgence aux commerçants et artisans de moins de 50 salarié·es.

Nous nous inquiétons cependant que le discours de l’exécutif se cantonne uniquement à deux aspects : d’une part une réponse sécuritaire et répressive, qui a montré ses limites depuis plusieurs décennies, et d’autre part une politique de l’urgence pour pallier les symptômes sur les commerces sans en traiter les causes. 

Notre région Auvergne-Rhône-Alpes compte plus de 400 000 personnes, soit un habitant·e sur 20, vivant dans un des 140 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Ils et elles restent encore aujourd’hui, comme hier, les oublié·es de la République. Il nous appartient, en tant qu’élu·es de la République, de ne pas l’oublier. Ces quartiers ont besoin de services publics, de commerces de proximité, d’associations qui ont les moyens de leurs actions, et pas uniquement de caméras de vidéosurveillance. 

Si nous ne voulons pas gérer que des sujets de sécurité dans nos quartiers populaires, il est indispensable de soutenir les actions entreprises par les collectivités locales, les associations et notamment les structures d’éducation populaire qui se retrouvent isolées dans un contexte de plus en plus tendu. Le soutien aux actions de prévention de la délinquance et d’accompagnement social est indispensable dans toute politique de sécurité réellement ambitieuse. 

Un plan régional d’urgence pour les quartiers populaires en 10 actions 

Les Écologistes appellent l’exécutif de Laurent Wauquiez à sortir d’une vision étriquée des quartiers populaires et d’une réponse uniquement sécuritaire, et proposent 10 actions s’inscrivant dans les compétences du conseil régional : 

1. Un fonds pour le maintien des services publics (missions locales, crèches, MJC, centres sociaux et culturels) et des commerces de proximité (en soutenant aussi les associations de commerçants) en quartiers populaires, en investissement comme en fonctionnement ; 
2. Le rétablissement du soutien régional aux associations d’éducation populaire, notamment aux 327 centres sociaux (et particulièrement les missions indispensables de médiation) ; 
3. Un plan régional pour la formation et l’insertion professionnelles des jeunes des quartiers populaires, qui remette des crédits sur l’acquisition des fondamentaux, et un soutien accru aux 61 missions locales de notre région ; 
4. Des dispositifs spécifiques pour favoriser l’émancipation des jeunes : plan régional vacances pour toutes et tous, soutien aux voyages scolaires, culture ; ainsi qu’un appel à projets innovants pour la santé mentale des jeunes lycéen·nes et la prévention des conduites addictives ; 
5. Un fonds d’aide à l’entreprenariat dans les quartiers populaires (aides financières en investissement et fonctionnement, tutorat) ; 
6. La création d’un dispositif spécifique d’aide à la rénovation et la réhabilitation thermique des copropriétés privées dégradées et des logements sociaux des quartiers populaires ; 
7. L’accélération des projets de RER métropolitains pour désenclaver certains quartiers et la gratuité des transports régionaux pour les moins de 26 ans ; 
8. L’expérimentation de la sécurité sociale de l’alimentation dans plusieurs quartiers politique de la ville (QPV) de la région ; 
9. Un plan de végétalisation des quartiers populaires, souvent les plus exposés au réchauffement climatique, et la fin du mépris pour les lycées des quartiers populaires avec un plan de rénovation spécifique ; 
10. La création d’un conseil régional des quartiers populaires réunissant les associations et des citoyens tirés au sort pour établir des diagnostics communs et des solutions. 

Ces actions doivent être financées par un fonds exceptionnel pour la politique de la ville. Notre groupe portera ces propositions dans les mois à venir, y compris lors de l’examen du budget primitif régional pour 2024, et les enrichira des échanges à venir avec les élu·es locaux, les associations, acteurs divers et les citoyennes et citoyens de ces quartiers populaires.