Mort de Nahel : après l’apaisement, il faudra un sursaut politique pour nos quartiers populaires !

Communiqué de Presse du mercredi 5 juillet 2023

Mort de Nahel : après l’apaisement, il faudra un sursaut politique pour nos quartiers populaires !

Le 27 juin dernier, Nahel Merzouk, âgé de 17 ans, était tué à bout portant par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine) après un refus d’obtempérer. Le groupe Les Écologistes adresse toutes ses condoléances à sa famille et à ses proches et s’associe à leur douleur et leur colère. D’importantes émeutes et violences urbaines ont depuis touché notre pays, et notamment notre région dans les métropoles de Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Clermont-Ferrand mais aussi dans plusieurs villes moyennes. Notre groupe condamne les violences et appelle à l’apaisement et au sursaut du gouvernement pour apporter une réponse politique à la hauteur.

Nous comprenons cette colère qui ne tombe pas. Comment ne pas la comprendre, comment ne pas être indigné par une telle fin de vie ? Nahel n’avait que 17 ans et il est mort. En France, on peut mourir pour un contrôle policier et surtout quand on n’a pas la “bonne couleur de peau”. Depuis trop longtemps, de nombreux quartiers ont été abandonnés par l’État. Cette colère est celle d’un drame mais c’est aussi celle qui s’exprime quand on se rend compte que la vie d’une partie de la population vaut moins que celle des autres, quand il y a rupture manifeste du principe d’égalité. Nous pensons à Nahel, à sa famille et à l’immense injustice de ce drame.

Nous comprenons cette colère légitime mais nous ne pouvons cautionner la traduction qu’elle prend. Nous comprenons cette colère mais pas la destruction ni la violence. Nous comprenons cette colère mais pas les incendies des mairies, des gymnases, des locaux associatifs, de tous les services publics qui contribuent à plus d’égalité, tout ce qui est au service de ceux  qui en ont le plus besoin. Quand une ligne de bus est fermée, ce sont les habitant·es de ces mêmes quartiers qui en sont le plus pénalisés. Les conséquences sont alors dramatiques dans les quartiers populaires plus qu’ailleurs. Nous comprenons cette colère mais certainement pas les pillages des commerces, souvent les derniers de ces quartiers.

Nous remercions les policiers, les pompiers, les agents, les travailleurs sociaux, l’ensemble des médiateurs qui travaillent nuit et jour avec talent et passion pour retrouver l’apaisement dans les villes de notre région. Ils et elles ne sont pas assez nombreux et sont contraints de travailler  avec des moyens limités. L’austérité budgétaire qu’a connu le volet social de la politique de la ville depuis plusieurs années de la part de l’État de certaines collectivités territoriales comme la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a d’abord été subie par ces quartiers. 

Notre région Auvergne-Rhône-Alpes compte plus de 400 000 personnes, soit un habitant·e sur 20, vivant dans un des 140 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Ils restent encore aujourd’hui, comme hier, les oubliés de la République. Il nous appartient  , en tant qu’élu·es de la République, de  ne pas l’oublier demain.

Le groupe Les Écologistes du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes demande à l’État et aux collectivités locales, notamment la Région, un sursaut dans la politique menée à l’égard des quartiers populaires, la fin des économies de bas étage dans la politique sociale et urbaine, et une réforme en profondeur de la doctrine en matière de sécurité publique.

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