Projet de mine de lithium : un dialogue exigeant s’ouvre

Mercredi 9 novembre en après-midi les élu.es régionaux écologistes étaient en visite à la mine dite de “Beauvoir” sur la commune d’Echassières dans l’Allier.

Cette visite faisait suite à l’annonce, le 24 octobre dernier, par la société d’extraction minière Imérys, du lancement d’un projet d’exploitation de lithium sur le site de la mine de kaolin, le projet EMILI.

L’annonce de ce projet a suscité plusieurs interrogations (Projet de mine de lithium dans l’Allier : Les exigences environnementales doivent être maximales – Les Écologistes – Auvergne-Rhône-Alpes (ecologieaura.fr)) notamment sur son impact environnemental, sa dimension et ses conséquences sur les riverains. En effet, il s’agit d’un projet important puisqu’il prévoit l’extraction de 34 000 tonnes d’oxyde de lithium par an avec un gisement estimé à un million de tonnes.

Le lithium est un matériau indispensable à la transition énergétique puisqu’il s’agit d’un des composants essentiels présent dans les batteries des véhicules électriques notamment.  De plus, ce projet comporte également un enjeu de souveraineté industrielle à l’heure ou la quasi-totalité de notre approvisionnement vient de Chine.

Un impact environnemental en question

Cependant, aucun projet minier ne peut être totalement propre. L’extraction et l’exploitation du lithium est potentiellement très néfaste pour la faune et la flore alentour alors que nous nous situons à proximité d’une zone Natura 2000 (forêt des Colettes). 

Sur ce point, Imérys nous a affirmé qu’il n’y aurait aucune extension du périmètre actuel du site minier et a déclaré vouloir se conformer au standard international IRMA approuvé par la Commission européenne qui vise à limiter les rejets toxiques et la consommation en eau. Reste à savoir quels seront les critères de ce standard appliqués au projet EMILI.

Un risque de pression sur la ressource en eau

L’exploitation du lithium nécessitera un usage très important d’eau or le risque est de mettre à mal cette ressource sur le territoire, déjà éprouvée par les sécheresses de ces dernières années.

Sur cette question, l’entreprise a annoncé vouloir limiter son usage via un circuit fermé pour le transfert du lithium entre le site d’extraction et le site de conversion. Deux tuyaux descendant placés en surface suivront les routes principales jusqu’au site de traitement tandis qu’une conduite enterrée remontera l’eau récupérée jusqu’au site d’extraction. Toutes les 3 conduites passeront sous terre dans une tranchée à côté des routes existantes.

Néanmoins, il est à craindre que les quantités d’eau utilisées soient tout de même importantes.

Un financement pas encore arrêté

Sur la question du financement du projet nous attendons des précisions de leur part, le projet étant encore en cours d’élaboration nous n’avons pas pu obtenir de réponse précise. Ce projet étant estimé à un milliard d’euros et l’entreprise Imérys disposant d’un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros, il leur faudra sans doute chercher des fonds ailleurs.

La dimension sociale du projet en cours de réflexion

Ce projet devrait générer 1000 emplois directs ou indirects. Pour que cela bénéficie aux habitant.es du territoire il faudra la mise en place d’un ambitieux plan de formation.

En outre, la transparence sur la réalisation de ce projet est essentielle au regard des enjeux qu’il soulève. Dans cette optique, Imérys nous a dit vouloir saisir la Commission Nationale du Débat Public.

Nous resterons donc attentifs à l’évolution de ce projet afin qu’il soit le moins néfaste possible pour l’environnement et qu’il soit mené en toute transparence et en concertation avec les partenaires locaux et les citoyens.

L’urgence de la transition écologique et la nécessité d’une souveraineté énergétique ne doivent pas se faire au détriment de notre territoire et de ses habitant.es.

1 réflexion sur “Projet de mine de lithium : un dialogue exigeant s’ouvre”

  1. L’article est clair: il faut en limiter l’impact environnemental, mais ce projet est indispensable à la transition énergétique, même associé aux énormes efforts de sobriété auxquels on n’échappera pas..

    Attention à ne pas le tuer par des exigences maximalistes. Et si on ne le fait pas dans l’Allier, ça sera fait bien plus salement au Belouchistan ou en Bolivie, assez loin pour que les impacts sociaux et environnementaux ne se voient pas !
    Le nucléaire, c’est dangereux, les éoliennes c’est moche et ça utilise des terres rares, le photovoltaïque ça ne marche pas la nuit, la biomasse ça consomme des arbres, la géothermie ça fait des séismes, etc.
    Finalement, le charbon, c’était mieux…?

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