Les écolos contre le train, vraiment ?

Le week-end dernier des élu.es de notre groupe étaient présent.es à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) aux côtés de l’ensemble des militant.es venus de France et d’Italie pour s’opposer au projet du Lyon-Turin.

Une manifestation jugée au dernier moment illégale venant illustrer à nouveau les atteintes croissantes et inquiétantes au droit de manifester dans notre pays. Les membres du groupe écologiste présents sur place ont joué un rôle de médiation déterminant auprès des éléments radicaux et des forces de l’ordre, présentes en très grand nombre.

Les écologistes qui s’opposent au train ? Cela a de quoi surprendre au premier abord, moins lorsque l’on sort des postures simplistes pour rappeler quelques faits :

  • Ce projet, c’est la destruction de nombreuses terres agricoles (1500 ha !), de forêts et écosystèmes, un impact non négligeable sur la ressource en eau, et des millions tonnes de déchets : 37 millions de tonnes pour le seul tunnel de base.
  • La construction de ce projet pharaonique va générer d’importantes émissions de CO2 qui ne seraient « amorties » qu’au bout de 50 ans d’utilisation massive de l’infrastructure, si on en croit les prévisions de trafic.
  • Des infrastructures existent déjà et seulement 20% de leur potentiel de fret est exploité. Et ces infrastructures sont améliorables !
  • L’urgence pour développer le fret ferroviaire, c’est de le rendre compétitif par rapport à la route. Le principal levier, c’est la fiscalité.
  • Ce projet ne questionne jamais le modèle économique : toujours plus de mondialisation et d’échanges commerciaux. Pour le climat, il faut relocaliser et réduire les flux de marchandises, pas accélérer dans le mur.
  • Les 30 milliards d’argent public mobilisés sur ce projet sont autant d’argent qui ne sont pas affectés au développement du ferroviaire en France, pour les TER, les RER métropolitains, le fret ferroviaire ici et maintenant.

Laurent Wauquiez s’est illustré en affirmant son soutien au projet, mais en limitant son engagement financier (1/3 de la part collectivités du financement des études). Un engouement qui contraste avec la procrastination dont il fait preuve quand il s’agit d’investir dans le réseau des TER comme sur le tronçon Thiers-Boën ou la réouverture de la gare du Teil en Ardèche. Des investissements utiles aux habitant.es des « territoires » dont il se fait pourtant le défenseur…

Nous réitérons notre opposition à ce projet archaïque et prônons un investissement massif dans le renforcement et l’extension du réseau ferroviaire en Auvergne-Rhône-Alpes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut