Intervention de Maxime MEYER : La région, premier partenaire des territoires

Intervention générale de Maxime MEYER

Monsieur le Président,

Vous nous présentez aujourd’hui votre politique en faveur de l’aménagement du territoire pour les 6 prochaines années. 6 années cruciales pour l’avenir de notre planète, 6 années marquées d’incertitudes face aux bouleversements en cours. 

Ce texte est encore une occasion ratée, puisque c’est du recyclage des politiques de guichet du précédent mandat. 

Une délibération pas à la hauteur des enjeux

Nous vous alertions déjà en décembre : nous n’atteindrons pas les objectifs de 30% de baisse des gaz à effet de serre inscrits dans le SRADDET. 2% de baisse sur 5 ans, voilà la réalité de notre situation en Auvergne-Rhône-Alpes. 

Rappelons que l’Union européenne a fixé l’objectif de 55% de baisse de gaz à effet de serre d’ici 2030.

Rappelons que le GIEC met en exergue un réchauffement climatique inarrêtable et exhorte les politiques à agir. 

Rappelons que la 6ème extinction de masse est en cours et que nous devons relever le défi du Zéro Artificialisation nette.

Rappelons que nous sortons à peine d’une des plus grandes crises sanitaires, humaines et économiques que notre génération ait connue. 

Rappelons enfin que la guerre en Ukraine nous enjoint à plus sobriété et de souveraineté énergétique.  

Ce contexte vous oblige !

Vous avez été élu pour construire une vision de long terme qui doit aller plus loin que le bout de votre mandat.

Les collectivités locales n’ont jamais eu autant besoin d’accompagnement pour répondre à ces défis. Votre réponse ? Nous allons rénover vos salles des fêtes, construire des trottoirs et éclairer vos terrains de tennis. 

Je vous invite à lire notre contribution au CPER pour embarquer notre région dans une vraie transition écologique. 

L’abandon de la Dombes et du Haut-Allier

La seule innovation de ce texte, c’est qu’il signe la fin des “contrats de territoire” de la Dombes et du Haut-Allier, qui vous avaient servi, en 2017, à enterrer les projets de parcs naturels régionaux . 

Après donc avoir mis fin à des années de concertation et après avoir saupoudré quelques subventions, vous les abandonnez ! 

J’en profite pour rétablir quelques vérités : sur les 16,5 millions d’euros annoncés par la région en 2017 pour la Dombes, seulement 7 millions ont été réellement dépensés, soit à peine 42%. 

Bien loin des 10,6 millions annoncés dans ce rapport, c’est seulement 700 000 € euros dépensés pour les étangs de la Dombes, dont la moitié pour des indemnités sécheresse. 

Je suis prêt à parier que le bilan est similaire pour le contrat du Haut-Allier. 

Véritable enfumage, ces dispositifs avaient au moins le mérite d’exister pour flécher des financements existants pour nos territoires. 

Ma Dombes natale mérite tellement mieux. Elle mérite un parc naturel régional. 

C’est un milieu fragile, un patrimoine naturel et culturel hors du commun. Depuis 30 ans, face aux sécheresses dues au changement climatique, aux effets des pollutions diffuses sur la qualité de l’eau, ou encore à l’urbanisation, nous nous efforçons de la protéger.

Les acteurs locaux font preuve d’ingéniosité pour valoriser ce territoire : reconnaissance de la filière poisson de Dombes, expérimentation d’élevage biologique, recherche de débouchés pour le cuir de carpes ou encore mise en place de plans alimentaires territoriaux. Avec ce nouvel abandon de votre part, plus que jamais, PNR signifie « Pour Nous Réunir ».

Une politique de guichet

Ce document dresse donc les grandes lignes de votre relation aux collectivités de notre région. Rappelons que dans le précédent mandat, c’est deux fois plus de subventions dans les communes de droite que dans les communes de gauche ! 

Avec ce texte, c’est reparti pour un tour !

Cette délibération aurait pu être l’occasion de rééquilibrer le développement des territoires à l’échelle de bassins de vie, de relocaliser nos industries ou encore de lutter contre la fermeture des services publics.

Avec l’absence de critère d’éligibilité et la création de catégories de communes alambiquées, nous savons que trop bien que tout ceci sert avant tout votre politique de guichet.

Il existe pourtant des critères assez simples à mettre en œuvre comme par exemple le respect de la loi SRU sur les logements sociaux !

Pire, ces différents contrats auront pour effet d’exclure certaines communes d’un véritable accompagnement  : toutes les communes de plus de 20 000 habitants hors métropole et de plus de 30 000 habitants dans les métropoles, qui très souvent ne partagent pas votre appartenance politique. Coincidence ? Je ne crois pas. 

Ainsi, nous allons accompagner les communes aisées des monts d’Or mais pas Bron ou Vénissieux ? Et que dire de l’absence de prise en compte des quartiers politiques de la ville ? Que dire encore de l’absence d’accompagnement de projets dans les territoires ? 

Vous allez répondre que tout cela sera pris en charge par le Contrat de plan Etat-région ? Encore faudrait-il que ces communes ne soient pas volontairement tenues à l’écart des négociations ! 

Nous portons donc deux visions politiques opposées : d’un côté, votre politique de guichet, distribuant les subventions comme des bons points, et la nôtre, où les acteurs locaux reprennent leur destin en main, où l’égalité et la solidarité entre les territoires ne sont pas que communication.  

Je vous remercie

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