Communiqué de Presse
Mercredi 7 février 2024
Avenir des stations de ski : la Cour des comptes donne raison aux écologistes
Dans un rapport de 147 pages publié mardi 6 février, la Cour des comptes a analysé l’impact du changement climatique sur le tourisme de montagne en général et l’avenir des stations de sports d’hiver en particulier. 163 d’entre elles ont été étudiées dans la plupart des massifs français et le constat de l’institution s’avère implacable : non seulement le dérèglement climatique a des conséquences néfastes sur les finances publiques locales, mais le modèle économique du ski français s’essouffle et la production de neige artificielle ne suffira pas.
Les sages de la Cour des comptes n’épargnent ni l’Etat ni les collectivités locales qui privilégient le statu quo du tout ski sous perfusion de canons à neige subventionnés par l’argent public. En effet, 23% du chiffre d’affaires des opérateurs de remontées mécaniques provient des subventions publiques au secteur.
Le recours aux canons à neige n’est pas sans conséquences sur l’environnement avec une pression sur la ressource en eau et des conflits d’usage du fait de la création de retenues collinaires pour alimenter les canons.
La Cour des Comptes recommande de conditionner les subventions aux stations de sports d’hiver à la transition écologique et de consacrer des fonds au démantèlement des remontées mécaniques abandonnées.
Claudie Ternoy-Léger, conseillère régionale (Savoie) membre de la commission montagne déclare : « L’exécutif de la Région Auvergne-Rhône-Alpes devrait lire attentivement ce rapport qui vient déconstruire l’ensemble de sa politique montagne qui subventionne massivement le recours à l’enneigement artificiel pour maintenir sous perfusion une industrie vouée à disparaître avec le changement climatique ».
Plus spécifiquement, ce rapport vient confirmer l’opposition de notre groupe vis-à-vis de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver dans les Alpes en 2030. Laurent Wauquiez parle de JO durables mais n’apporte aucune garantie d’un impact zéro de cet événement ni dans le sens de la préservation des sites naturels ni de la ressource en eau ! Cela nous fait craindre la fuite en avant dans la poursuite du soutien au modèle de la mono-activité ski.
Une fois encore nous rappelons l’urgente nécessité d’une sortie du modèle du “tout ski”, inadapté aux enjeux climatiques et de plus en plus élitiste du fait des prix élevés. L’avenir de nos montagnes passera par un soutien aux activités touristiques étendues sur 4 saisons loin de la surconsommation, par un soutien à l’économie locale en lien avec les besoins des habitants, par des services de proximité ainsi que par le soutien à l’expérimentation dans les territoires.
