Question orale de Benjamin Joyeux sur la santé mentale

13 millions de Français·es vivent avec un trouble psychiatrique et les coûts liés à la santé mentale sont le premier poste de dépenses de santé en France. Ainsi, le Premier ministre a déclaré dans son discours de politique générale vouloir faire de la santé mentale la grande cause nationale de 2025. Il serait temps ! Car tous les chiffres sont au rouge et tous les professionnels du secteur ne cessent d’alerter sur la dégradation de la santé mentale des Français·es depuis la pandémie de Covid 19. Cette dégradation concerne plus particulièrement les adolescents de 11 à 17 ans et les jeunes adultes de 18 à 24 ans : les recours aux soins d’urgence pour troubles de l’humeur, idées et gestes suicidaires n’ont eu de cesse d’augmenter dans ces tranches d’âge depuis 2020. Dans une récente enquête de Santé publique France, un quart des lycéennes et des lycéens interrogé·es a déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. 

En Auvergne-Rhône-Alpes, le taux de séjours hospitaliers pour tentative de suicide chez les moins de 25 ans a augmenté de … 49% depuis 2015 et constitue la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans. Angoisse de l’avenir, angoisse de la précarité, solastalgie par rapport à la crise climatique, mais également harcèlement scolaire ou cyber-violences. Nous faisons face à un malaise existentiel très grave et nous pouvons affirmer sans exagérer qu’au vue de la situation actuelle, il y a véritablement non-assistance à jeunesse en danger !

Certes l’Etat a mis en place quelques dispositifs, comme Santé Psy Étudiant, Nightline, le 3114 ou encore les Bureaux d’aide psychologique universitaire, mais tout cela apparaît bien peu de chose face à la gravité de la situation. Mais nous ne devons pas en la matière attendre tout de l’Etat. Il faut agir d’urgence à l’échelle de notre région pour soulager au mieux toute cette jeunesse qui souffre. La Région Occitanie a par exemple mené une vaste concertation de juin 2022 à janvier 2023 avec pas moins de 1 600 lycéens, jeunes adultes et 75 structures d’accompagnement pour lancer un appel à projets sur la santé mentale des jeunes et le soutien aux projets lycéens sur la transition écologique et la lutte contre le harcèlement et les cyberviolences. Un Plan Jeunesses a été adopté en mars 2023 dont une large part est consacrée à la santé mentale des jeunes. Et si l’on regarde simplement les chiffres, on s’aperçoit d’une diminution des troubles psychiques et des gestes suicidaires aux urgences d’Occitanie en 2023 comparé à 2022, notamment de 20% chez les 11-17 ans. Une tendance à l’exact opposé de ce qu’il se passe dans notre région, où le plan régional pour la santé qui a été adopté en 2022 ne portait aucune ambition sur la santé mentale, et encore moins à destination de notre jeunesse. Des choses pourtant simples et pas chères pourraient au moins être mises en place immédiatement, comme des campagnes de prévention dans les lycées, à l’image de ce qui a été utilement fait pour le papillomavirus.

La question est la suivante : quel est le bilan de l’action régionale en faveur de la santé mentale des jeunes et quelles sont les mesures prévues et le calendrier pour la mise en place d’un plan d’urgence sur le sujet ?

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