Vœu de Benjamin JOYEUX sur “cessez le feu immédiat à Gaza : un devoir d’humanité”

Après les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre, nous nous sommes indignés ici à raison et nous avons adopté une résolution à l’unanimité pour dénoncer ces crimes abjects. Nous nous étions interdits de prononcer le moindre « mais » et promis de travailler à une prochaine résolution régionale en faveur de la paix au Proche Orient. « Il y a des moments charnières où, en tant que civilisation, nous faisons face à l’Histoire » avait déclaré le Président Wauquiez à la session plénière d’octobre. A Gaza, nous faisons bien face à l’histoire et nous ne pouvons donc pas nous contenter d’une condamnation à géométrie variable.

Quelle que soit la bataille indécente de chiffres, des dizaines de milliers de morts plus tard, dont un nombre insoutenable de femmes et d’enfants, le temps est plus que venu. L’horreur vient s‘ajouter à l’horreur, et nous assistons soi-disant impuissants à ce qui relève de l’effacement de tout un peuple, le peuple palestinien, tandis que les otages israéliens ne sont toujours pas libérés par le Hamas. 

Alors l’Etat français doit aujourd’hui agir de tout son poids politique pour obtenir un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza et refuser de choisir un autre camp que celui de la paix et de la dignité humaine. On ne doit pas se laisser entraîner dans une soi-disant guerre civilisationnelle, là où il s’agit avant tout d’un conflit territorial. A l’heure du chaos qui semble se généraliser, nous devons renouer avec une « certaine idée de la France », comme il y a 20 ans quand nous refusions avec Dominique de Villepin la guerre américaine en Irak, ou quand Jacques Chirac, de votre bord politique, avait une approche bien plus équilibrée sur ce conflit.

Si le gouvernement israélien continue de refuser ce cessez-le-feu, la France doit demander des sanctions concrètes. Par exemple l’arrêt des ventes d’armes et la suspension de l’accord UE-Israël, comme le réclament plus de 200 organisations. Il y a trois jours, les États membres de l’UE ont pour la première fois accepté de sanctionner des colons israéliens. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont récemment pris des mesures similaires. 

La France pourrait également soutenir la procédure actuelle de la Cour internationale de Justice, comme vient de le décider la Belgique. 

Nous devons surtout montrer que nous refusons les horreurs de la guerre en réaffirmant l’universalité des droits humains et de la paix. C’est l’objet de ce vœu coporté avec l’ensemble des groupes de gauche, qui a vocation à toutes et tous nous rassembler au-delà de nos clivages politiques.

Comme le dit l’écrivain palestinien Elias Sanbar : « Faire la paix signifie avant tout se faire violence, se vaincre soi-même pour supporter de se retrouver parlant à celui que l’on considère comme l’artisan de son malheur, la source de ses peines. »

Laurent Wauquiez a pris soin de quitter la séance exactement le temps d’examen du voeu, qui a été rejeté par la majorité régionale.

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