Lettre ouverte suite aux Bourses Mobilité Internationale de Sciences Po Grenoble non versées

Nous interpellons la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche sur le choix de la région Auvergne-Rhône-Alpes de ne pas attribuer la bourse région de mobilité internationale pour les étudiant·es de Sciences Po Grenoble.

Ce choix est assumé par l’exécutif pour des raisons idéologiques avec une volonté de pénaliser les étudiant·es boursier·es de l’établissement.

Ces financements sont pourtant nécessaires aux étudiant·es puisque la troisième année d’IEP doit être effectuée à l’étranger pour valider leur diplôme.

Cette décision brutale et arbitraire va mettre en difficulté de nombreux·euse étudiant·es dans un contexte de précarisation de la jeunesse. Elle va les contraindre à l’endettement et constitue une rupture d’égalité, contraire aux valeurs de la République.

Nous demandons la réintégration de Sciences Po Grenoble dans la liste des établissements conventionnés de la Région.

Madame la Ministre,

ous tenons à vous faire part de notre stupéfaction, suite à la commission organique, enseignement supérieur, recherche numérique et innovation (ESRNI) du jeudi 1er décembre 2022 au conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes.

Le volet bourse région mobilité internationale étudiante (BRMIE) inclu dans le rapport N°2022-12-08-46-7149 relatif à la coopération universitaire et scientifique à l’international (inscrit à l’ordre du jour de la commission permanente du 16 décembre) a révélé l’absence de l’IEP de Grenoble, dans la liste des établissements conventionnés de la Région, ce qui aura pour effet de priver pour l’année universitaire 2023, tous les étudiants de cet établissement des financements nécessaires à leur mobilité internationale.

Interrogé sur le sujet, Madame Catherine Staron, vice-présidente ESRNI, nous a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un oubli mais d’une volonté délibérée de rompre de manière unilatérale le soutien à Sciences-Po Grenoble, pour des raisons purement idéologiques. Sabine Saurugger, directrice de l’IEP, avait pourtant donné des garanties au Président de Région par rapport aux accusations qu’il avait porté vis-à-vis de l’institution. Ce sont 400 000 euros qui vont manquer aux étudiantes et étudiants boursiers.

Nous contestons cette décision brutale et arbitraire qui va les mettre en grande difficulté ; celles et ceux inscrits en troisième année particulièrement pour qui l’intégralité de l’enseignement est dispensé hors du territoire français, et qui, de fait, seront à la peine pour valider leurs semestres. Compte-tenu du contexte de crise et de précarisation des catégories sociales les plus fragiles, cette décision de la Région est une entrave à la mobilité internationale des étudiantes et étudiants. Elle va les contraindre à l’endettement et constitue une rupture d’égalité, contraire aux valeurs de la République.

Comment peut-on accepter qu’une décision de l’exécutif régional puisse nuire à la poursuite d’études en abimant à ce point les conditions d’enseignement ? Pénaliser de manière aussi violente des étudiants relève d’une forme d’irresponsabilité, et est en opposition frontale avec la politique volontariste de cet établissement qui vise à accueillir tous les publics.

C’est votre soutien que nous sollicitons par ce courrier, et souhaitons savoir dans quelle mesure vous pourriez pallier le retrait de la Région, afin de garantir le principe d’égalité entre tous les étudiants de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Persuadés que ces arguments retiendront votre attention, nous vous remercions par avance des suites que vous donnerez à notre demande, et nous vous prions d’agréer Madame la Ministre, de l’expression de nos sentiments respectueux.

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