25 novembre 1943 : la barbarie nazie secoue Grenoble et Clermont

25 novembre c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ou encore la date de la Sainte-Catherine. Mais pas seulement.

À Clermont et Grenoble, il y a 80 ans, se déroulaient le 25 novembre 1943 deux raffles qui marquaient l’intensification des exactions de l’occupant nazi, signe de sa fébrilité depuis capitulation de l’Italie fasciste en septembre. Ces deux événements sont les prémices de nombreuses commémorations, liées à la Seconde Guerre mondiale, qui auront lieu en 2024. 

Initialement occupée par les Italiens, #Grenoble est envahie par les troupes allemandes qui reprennent la “gestion” des Alpes françaises en septembre 1943 avec, comme hantise, la réputation de cette ville, surnommée “capitale des maquis”. 

La “Saint-Barthélemy grenobloise” se solde le 25 novembre par onze assassinats de figures de la Résistance locale et huit autres qui mourront en déportation. Auparavant, la manifestation du 11 novembre 1943, notamment, avec 1 500 et 2 000 personnes qui défilent, ce jour-là, dans les rues de la ville et entonnent la Marseillaise devant le monument de l’armistice de la Grande guerre, avait vu 370 hommes, dont beaucoup de jeunes, arrêtés et envoyés dans les camps de concentration. Au total, 1 700 résistants politiques et un millier de Juifs ont été déportés durant la période de septembre à novembre 1943.

De nombreux événements sont organisés par la Ville de Grenoble à cette occasion et pour les 80 ans de la Libération de Grenoble : https://www.grenoble.fr/uploads/Externe/18/1783_170_CP-80-ans-de-la-Liberation.pdf 

Commémoration des 80 ans de la Saint-Barthélemy grenobloise, 25 novembre 2023

A #Clermont, l’Université de Strasbourg a été relocalisée depuis 1939 dans la capitale arverne mais, lors de cette rentrée 1943, la Reichsuniversität ouvre ses portes à Strasbourg et l’occupant nazi cherche à frapper fort pour affaiblir l’université délocalisée, réputée résistante : le but initial de l’opération est d’arrêter dix-sept professeurs et étudiants identifiés comme résistants, mais également tous les étudiants étrangers et tous les étudiants juifs, tous les Alsaciens-Lorrains âgés de dix-huit à trente ans susceptibles de retourner à Strasbourg car germanophones, ainsi que les doyens des facultés. Plus de 400 personnes arrêtées, et au final 139 personnes exécutées pour faire taire cette université rebelle.

L’Université de Clermont a prévu un programme de commémoration des 80 ans de la rafle :
https://www.uca.fr/medias/fichier/v151123programme25nov-2023-commun-web_1700062861560-pdf

Commémoration de la rafle de Clermont, 25 novembre 2023 (en présence de Grégoire Verrière, conseiller régional écologiste)

Dans une Europe où la guerre a repris racine en Ukraine et où un nouveau conflit israëlo-palestinien réveille les mauvais démons, se souvenir des défenseurs de la Liberté contre le facisme est plus que jamais nécessaire.

Notre groupe continuera dans les prochains mois son travail pour construire une vision écologiste des politiques mémorielles, qui repose sur l’Histoire plutôt qu’un récit national fantasmé, et qui ne se réduit pas à la seule mémoire militaire et aux conflits victorieux.  

#80ans #raffle #résistante #sesouvenir

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