Ce lundi 13 novembre matin, Thomas Dossus, sénateur écologiste du Rhône, Cécile Michel et Bénédicte Pasiecznik, conseillères régionales écologistes Auvergne-Rhône-Alpes sont allés à la rencontre des paysans, sur une ferme maraîchère à Condrieu et une ferme d’élevage à Trèves.
A l’heure où un tiers des fermes pourrait disparaître d’ici à 2030, à l’heure où l’agriculture croise des enjeux d’alimentation, de biodiversité, de climat et de santé, les parlementaires écologistes ont présenté ce jour, dans toute la France, leurs propositions pour la future loi d’orientation et d’avenir de l’agriculture, attendue fin 2023 au parlement.
Parmi les 10 mesures proposées par les écologistes, celles autour de l’installation, de la transmission et des revenus agricoles dignes ont particulièrement été discutées. Les paysans présents ont particulièrement mis en avant le rôle important des structures collectives d’accompagnement à différentes étapes du métier d’agriculture. Le réseau des ADDEAR d’Auvergne-Rhône-Alpes et Solidarité Paysans étaient notamment présents lors de l’échange. Leur rôle est essentiel pour préparer des projets d’installation agricole adapté à la diversité et à la complexité des situations, ou accompagner les paysans et paysannes lorsque les situations sociales sont trop difficiles.
A travers les échanges, c’est l’enjeu de la valorisation du métier de paysan, un métier-passion, qui est particulièrement ressorti. La nécessité d’un revenu agricole digne est primordial, tant par une meilleure répartition des aides de la Politique Agricole Commune de l’Union Européenne que par le développement sur les territoires d’outils nécessaires à la transformation et à la commercialisation en circuits courts. Au niveau international, les accords de libre-échange en cours de signature continuent de déstabiliser les productions agricoles françaises.
L’adaptation au changement climatique est un enjeu fondamental qui doit selon les Ecologistes être au coeur de la future loi, par un soutien massif aux transitions agro-écologiques. Les mesures agro-écologiques pourraient être mieux soutenus financièrement pour planter plus de haies, pour accompagner l’utilisation de prairies fleuries dans les modèles alimentaires des élevages.
La question du logement constitue également une difficulté importante pour les installations, notamment lors de transmission. La loi doit aborder l’enjeu du foncier et du logement et ne pas laisser les communes démunies et sans réponses pour construire des systèmes territoriaux de souveraineté alimentaire .
Sur tous ces enjeux, toutes les échelles, des communes à l’Europe, doivent être mobilisées pour garantir le maintien sur tous les territoires d’une agriculture paysanne pourvoyeuse d’emplois.
En Auvergne-Rhône-Alpes, malheureusement le Conseil régional n’est pas au rendez-vous. Sur l’installation, le soutien au réseau des ADDEAR est supprimé alors que ce réseau accompagne un tiers des projets d’installation sur la région et qu’il est particulièrement actif auprès des personnes non issues du milieu agricole. Toujours sur l’installation, la Dotation Jeunes Agriculteurs « la plus grosse de France » s’il on écoute l’exécutif, permettra d’accompagner des grosses installations, avec beaucoup d’investissements et donc d’endettement mais exit les bonifications pour la création d’emploi, les démarche de transformation ou de commercialisation en circuits courts, ou l’installation hors cadre familial. Donc une DJA importante oui, majorée par l’Europe du fait de l’importance des installations en zone de montagne, mais pour un nombre limité d’installations plutôt que des installations les plus nombreuses possibles. La région Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas à la hauteur face au vaste plan social en cours dans l’agriculture…
Sur le foncier, au lieu de prendre ses responsabilités et d’organiser le chemin vers le zéro artificialisation nette, garant de la protection des terres agricoles, Laurent Wauquiez signifie aux maires qu’il sort la région du dispositif… c’est une grossière manœuvre électoraliste pour un président qui se dit l’ami des territoires ruraux…
Enfin, sur le nécessaire transition agro-écologique, la région continue de financer tous les projets, avec une conditionnalité des aides réduite aux seules exigences européennes… pour la DJA et les aides aux investissements l’agriculture biologique et le label HVE sont traités de la même manière alors que les exigences en matière environnementale sont bien moindre pour le HVE… les aides régionales continuent donc de soutenir des projets agricoles délétères pour le vivant, c’est-à-dire les paysans, les paysannes et la biodiversité.