Intervention de Natacha MURACCIOLE et d’Alexandra CUSEY : Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises et Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme

Intervention de Natacha MURACCIOLE sur Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme

Performance. Marketing.  Consommation. Influenceurs.

Autant d’expressions qui jalonnent ce bilan de l’agence régionale du tourisme, qui sont bien loin d’évoquer la bienveillance dont vous faites pourtant votre étendard.

En revanche, si peu de mentions au slow tourisme, au tourisme culturel, aucun lien entre activité touristique et bien-être des habitants du territoire. Notre région est réduite à un tiroir-caisse, présentée comme une série de parts de marché à conquérir auprès d’une clientèle étrangère.

Vous évoquez le tourisme bienveillant, l’écologie et la transition, mais tout cela sonne creux. La transition écologique ne peut être utilisée comme un argument marketing, sous peine de devenir ni plus ni moins que du greenwhashing. Lorsque vous faites rimer montagne durable et canons à neige, mise en valeur des sites naturels et projets routiers, vous nous permettrez de douter de votre sincérité.

Le tourisme durable, que vous qualifiez de bienveillant donc, ne se contente pas de répondre aux tendances du marché. Le tourisme durable, son nom l’indique d’ailleurs, se construit pour le temps long. Il cherche à répondre à l’évident besoin de rencontres, de nature d’une partie grandissante de la population. Mais il prend garde à ce que la réponse à ce besoin ne vienne pas compromettre notre environnement. Le tourisme durable se construit par et pour les territoires, mais surtout par et pour les habitantes et les habitants des territoires. Les infrastructures touristiques doivent pouvoir répondre aux besoins quotidiens des gens. Il est essentiel de repenser les usages à l’année, d’arrêter de réfléchir et d’investir en saisons.

Le tourisme durable, ce sont des logements rénovés énergétiquement, qui hors saison touristique deviennent des logements étudiants. Le tourisme durable, c’est accompagner les professionnels d’activités menacées, comme celles de la neige, vers des formations aux métiers du tourisme de demain. Le tourisme durable, c’est soutenir les acteurs qui, d’ores et déjà, réinventent les pratiques. Je pense au tourisme scientifique, qui raconte par exemple l’histoire de nos volcans. Je pense au tourisme culturel, qui laisse la part belle à nos cultures et langues régionales, si riches et vivaces. Je pense bien-sûr au tourisme nature mais une nature protégée, que nous réapprenons à travers des activités peu voire pas impactantes.

En définitive, ce bilan de l’agence régionale de tourisme est en droite ligne avec le budget que nous venons d’étudier et avec l’ensemble de vos politiques : la richesse est ailleurs, la finalité ultime est la croissance à tout prix, au prix même de la durabilité de nos pratiques, au prix même de l’avenir de nos territoires.       

Je passe maintenant la parole à Alexandra Cusey.

Intervention d’Alexandra CUSEY sur Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises

Un bel outil reste un outil, aussi beau soit-il son intérêt dépend de l’usage que l’on en fait

ici il s’agit d’Auvergne Rhône Alpes Entreprise.

Eh oui c’est un bel outil :

  • la gestion est satisfaisante ainsi que la transparence des documents fournis,
  • les antennes dans les territoires permettent un travail dans la proximité et la prise en compte des réalités territoriales,
  • les chiffres sont encourageants et les équipes compétentes.

Bien sûr, tout cela reste perfectible, par exemple il est noté que le fonds d’indemnité de départ à la retraite est géré prudemment avec des fonds sélectionnés diversifiés et majoritairement obligataires. Il serait intéressant de regarder si ces fonds sont décarbonés et contribuent à la préférence régionale.

Mais un outil reste un outil et nous devons regarder à quoi il sert.

Et c’est là que la bât blesse !

Les objectifs fixés par la région sont pleins des mots de la compétition, de l’innovation et de la croissance, d’une vision du toujours plus alors qu’il nous faudrait enfin penser une prospérité équilibrée et partagée.

Nous avons 2 principales critiques :

La première, il manque une pensée d’un développement économique équilibré de nos territoires plutôt que l’attractivité à tout prix et la concurrence de tous contre tous ;

La seconde, les défis climatiques, environnementaux, de biodiversité et donc de pollution ne sont pas pris en compte à leur juste hauteur. Ils n’apparaissent que timidement dans une des pistes pour 2021.

Dans ces conditions, comment permettre au dirigeant d’entreprise de faire les bons choix, un positionnement stratégique leur permettant d’anticiper l’avenir et de contribuer à notre défi climatique commun ?

Monsieur le président, nous espérons que la région sortira de son aveuglement face aux enjeux de notre temps.

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