Voeu de Benjamin JOYEUX pour mieux adapter les compétitions sportives aux contraintes du changement climatique

Monsieur le Président, chèr.e.s collègues,

Dans le contexte actuel de très forte inflation et de graves tensions sur l’énergie, un effort est demandé quotidiennement par les pouvoirs publics aux Françaises et aux Français pour qu’ils fassent preuve de sobriété dans leur consommation énergétique. Alors que l’épée de Damoclès de possibles coupures d’électricité cet hiver pèse sur les épaules de chacun d’entre nous, certains secteurs maintiennent pourtant leurs activités sans réelle prise en compte de cette réalité. Ce qui provoque un sentiment d’injustice et de plus en plus de critiques de la part du grand public. C’est ainsi le cas de certaines compétitions sportives qui constituent une gabegie énergétique au lieu de monter l’exemple, à l’heure de l’urgence climatique absolue.

Ainsi des stades climatisés lors de la coupe du Monde de football au Qatar, objets d’incessantes polémiques. Mais pas nécessaire d’aller si loin.

Dans nos Alpes, la Coupe du Monde de Biathlon qui se tient actuellement, du 15 au 18 décembre, au Grand-Bornand, a suscité une avalanche de critiques. En effet, depuis le début du mois, des dizaines de camions ont défilé sous les fenêtres des habitants pour apporter de la neige dans la station à environ 1000 mètres d’altitude afin de pouvoir maintenir le calendrier de la compétition, alors qu’il n’a encore quasiment pas neigé sur le massif des Aravis cette année. 

Le grand champion d’Alpinisme Kilian Jornet, face aux images des défilés de camions dans la station du Grand-Bornand, a notamment déclaré : « Les sports de neige sont certainement les plus affectés par le changement climatique. Ils devraient mener le monde du sport vers une transition plus durable au lieu d’ignorer ce qu’il se passe ».

Bénéficiant du plus vaste domaine skiable du monde, la Région Auvergne Rhône-Alpes est également la première destination mondiale pour la pratique des sports d’hiver, avec 173 stations représentant plus de 90 000 emplois. Elle constitue donc une vitrine extraordinaire tant à l’échelle nationale qu’internationale en termes d’exemplarité et d’évolution des sports d’hiver vers la résilience, la transition énergétique et une meilleure adaptation aux contraintes climatiques de notre temps.

Toujours en Haute-Savoie, le récent choix d’une nouvelle infrastructure comprenant un vélodrome pour les championnats du monde de cyclisme 2027 à plusieurs dizaines de millions d’euros fait polémique quant à son utilité réelle. 

En ces temps de disette budgétaire et énergétique, les collectivités territoriales auraient meilleur compte de rénover sur le plan thermique et de remettre aux normes leurs équipements sportifs existants et les fédérations sportives, dans leur cahier des charges, pourraient accompagner les collectivités accueillantes dans cette voie. 

C’est pourquoi la région Auvergne Rhône-Alpes demande au gouvernement de créer rapidement une mission interministérielle d’adaptation des grandes compétitions sportives au changement climatique, ayant pour mission : 

– de travailler avec les fédérations sportives à la réduction des impacts environnementaux de leurs compétitions internationales ;

– de faire évoluer le calendrier des grandes compétitions de sports pour mieux prendre en compte le changement climatique, et notamment la réduction drastique de l’enneigement pour les sports d’hiver, en particulier dans les stations de moyenne altitude ;

– de mettre en œuvre, avec les principaux acteurs concernés, un plan national de sobriété des équipements sportifs et de priorité à la réutilisation des équipements existants ;

– d’influer sur les collectivités locales accueillantes pour limiter les coûts de fonctionnement et inciter à la réutilisation des équipements existants au-delà des compétitions sportives ponctuelles. 

Je vous remercie,

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