Le fonctionnement courant des lycées est une compétence essentielle du conseil régional. Chaque année, l’assemblée plénière vote le cadre général qui permet de définir la dotation de fonctionnement des lycées publics pour l’année à venir.
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Monsieur le Président,
Mesdames Messieurs les conseillers et conseillères
Nous avons à débattre d’une compétence exclusive et essentielle de la région : le financement du fonctionnement des lycées et établissements de l’enseignement agricole et de l’Education nationale. Les choix de la majorité ne sont pas à la hauteur des besoins des établissements et des enjeux de la transition écologique. Ils témoignent d’une politique d’austérité et n’engagent rien sur le terrain éducatif.
Une politique d’austérité
Au début de votre premier mandat, Monsieur le Président, vous avez diminué l’enveloppe allouée au fonctionnement des lycées d’environ 7%. Depuis, vous n’avez pas augmenté le montant global d’un kopek : c’était 89,5 millions d’euros en 2018, en 2019, en 2020, en 2021. C’est 89.5 millions d’euros pour 2022. Depuis au moins 5 ans, vous n’avez tenu aucun compte de l’augmentation des charges de viabilisation. Et quand on s’inquiète en commission que la somme prévue pour 2022 n’anticipe pas la hausse annoncée du prix du gaz, vous nous répondez, je cite, « demandez au Premier ministre de baisser les taxes ». Quelle ambition pour les lycéens et lycéennes ! Tous les agents de la région, enseignants, personnels administratifs, élèves, étudiants et étudiantes n’ont plus qu’à espérer un hiver pas trop rigoureux !
Aucun projet éducatif
Vous maintenez des dispositifs de soutien aux établissements les plus fragiles avec le fonds régional d’accompagnement. Mais ces établissements ne sont pas en mesure de mettre en œuvre des projets pédagogiques innovants et en direction du plus grand nombre d’élèves, ni avec les montants investis initialement, ni avec les fonds de soutien. Les équipes éducatives nous disent leur inquiétude : c’est presque soit on viabilise, soit on finance la pédagogie !
Les seules dépenses « innovantes », que vous avez jusqu’ici engagées, ont financé l’achat de caméras et de portails pour surveiller (croyez-vous) au plus près ces adolescents et adolescentes qui ne demandent qu’à mettre leur dynamisme et leur envie d’apprendre au service de projets épanouissants. Et ce ne sont pas les brigades de sécurité qui vont les mettre en confiance et les motiver pour développer leurs potentialités.
Un déni de démocratie
Enfin, nous savons qu’il existe un décalage entre votre manière idyllique de présenter les choses et la réalité du terrain dans les lycées de notre région. Non pas que nous remettions en cause les services de la région qui réalisent un réel travail de proximité avec les administrations des établissements, mais vous avez refusé aux élus·es d’opposition la possibilité de siéger dans les conseils d’administration des lycées, privant au passage de nombreux CA d’un contact direct avec leur collectivité de rattachement puisque vous savez très bien qu’il est impossible de participer régulièrement à une dizaine de réunions fixées à la même période.
Nous voterons contre ce rapport.