La vie sauvage n’est pas compatible avec la politique de Laurent Wauquiez… un patrimoine régional hautement menacé !
Notre Région Auvergne Rhône-Alpes abrite de hauts-lieux de la biodiversité en France et voit, comme partout, la situation se dégrader. L’Observatoire Régional de la Biodiversité le dit clairement :
« La Région abrite à elle seule plus d’un tiers des espèces inventoriées et 20% des zones naturelles d’intérêt écologique, floristique et faunistique de France métropolitaine. Un patrimoine naturel particulièrement riche, mais néanmoins fragile et menacé qui nécessite toute notre attention. »
La réapparition de certaines espèces emblématiques comme la Loutre d’Europe dans plusieurs départements de la Région démontrent l’intérêt des mesures de préservation de la biodiversité. D’autres, comme l’Apron du Rhône sont maintenues à bout de bras par les gestionnaires de sites naturels : la Réserve naturelle des Ramières dans la Drôme réalise de nombreux suivis et opérations de sauvetage des espèces aquatiques face à l’assèchement dramatique de la rivière Drôme.
À l’évidence, l’extinction massive du vivant et la catastrophe climatique se font largement sentir pour l’ensemble du vivant. Deux indicateurs marquants :
- Pas d’eau… pas de vie ! Un cours d’eau sur 5 a été asséché entre mai et septembre 2022.. et certains le sont toujours en ce début 2023 !
- Alerte disparition d’insectes : 2 papillons de jour sur 3 ont disparu d’au moins un des départements occupés jusqu’alors par l’espèce.
Rappelons que depuis 2014, les Régions se doivent d’être les « chefs de file de la biodiversité » (loi MAPTAM)… et pourtant, en Auvergne Rhône-Alpes, l’argent public sert à détruire le vivant bien davantage qu’à le protéger !
Nous, écologistes, affirmons que la politique régionale actuelle est incompatible avec une trajectoire viable pour notre espèce face à l’extinction massive du vivant et la catastrophe climatique.
Pour ne citer que quelques points :
- Avec Laurent Wauquiez, la Région bloque les financements de sites Natura 2000, outil essentiel à la préservation concertée du vivant sur les territoires.
- La Région utilise près de 200 millions d’euros d’argent public pour le contournement de la RN88 : massacrer 140 ha de nature et toutes les espèces qu’elles abritent pour gagner quelques minutes en voiture.. l’argent public artificialise nos sols !
- On ne peut pas soutenir une dépendance toujours plus forte aux énergies fossiles dans tous les secteurs d’activité ET protéger le vivant. Les aides régionales sont le plus souvent non-conditionnées ; l’accompagnement des acteurs vers la sobriété, l’écologie est reléguée.. à plus tard !
Les Écologistes demandent davantage de moyens dans les dispositifs de préservation de la biodiversité (Natura 2000, PNR…), qui sont des leviers financiers et des outils de valorisation des territoires.
En Auvergne-Rhône Alpes, nous disposons de nombreuses structures et experts de la biodiversité : que ce soit les Conservatoires d’Espaces Naturels, les associations, les bureaux d’étude ou les laboratoires de recherche ; c’est une fierté que d’avoir autant d’expertise et de connaissances du patrimoine naturel sur nos territoires. Depuis 2016, ces structures sont écartées de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques régionales au profit des associations de chasse, qui sont loin d’avoir toutes ces compétences. Il est urgent de redonner une juste place aux acteurs, techniciens et experts du domaine dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques régionales en faveur du vivant.
Article écrit par Maud Grard, conseillère régionale écologiste de la Drôme
