Intervention de Myriam LAÏDOUNI DENIS : Fonds d’urgence pour l’Ukraine

Intervention générale de Myriam LAÏDOUNI DENIS

« Les droits humains ne sont pas à géométrie variable »

Monsieur le Président, 

L’agression de la Russie contre l’Ukraine est inacceptable, et les images qui nous arrivent ce matin de Marioupol et de son théâtre détruit, de ces civils tués, provoquent notre effroi.

Dans un élan unanime, l’Europe a montré sa détermination pour faire rempart à l’invasion de l’Ukraine et répondre à la situation humanitaire menaçant les habitantes et habitants de l’Ukraine. Partout dans le monde, la solidarité s’organise émanant tant des autorités nationales, locales que de la société civile.

La situation en Ukraine est révélatrice d’une réalité : celle  de nos faiblesses, de nos renoncements, de nos complaisances….

Mais dans le même temps, elle convoque aussi nos consciences, les élève et nous enjoint d’être dignes de ce qui nous unit toutes et tous ici en dépit de nos divergences : notre condition humaine !

Alors, nous ne pouvons que nous réjouir d’être toutes et tous ensemble au rendez-vous de l’histoire ; de nous réjouir, Monsieur WAUQUIEZ, que vous ayez entendu nos appels à l’accueil des exilés venant d’Ukraine et nous vous remercions d’avoir fait preuve d’ouverture en reprenant la plupart de nos remarques sur votre pré-projet de rapport. 

Pour autant, la situation dans cette partie du monde doit aussi nous conduire à tirer les leçons qui s’imposent. Comme l’a fait, contre toute attente, le maire de Béziers Robert Menard qui a déclaré :

 «  J’ai dit, écrit et publié des choses à BÉZIERS un certain nombre de choses au moments des combats en Syrie, Irak et l’arrivée des migrants chez nous que je regrette, que j’ai honte d’avoir dit et fait parce que ce n’était pas bien, parce que moralement c’était pas bien ».

Oui ! Au nom de l’humanité, il y a des comportements, des positions qui ne sont «  pas justes » :

Il n’est pas juste d’avoir jusqu’au dernier moment entretenu des relations économiques avec la Russie de Poutine, sans aucune prudence ni conditionnalité des aides soumises aux droits humains ; des partenariats dont nous savons trop peu de choses malgré nos demandes ; une opacité notoire et récurrente de la gouvernance régionale comme le confirme une fois de plus le jugement du tribunal administratif de Lyon, pas plus tard que le 9 mars dernier. 

  •  Il n’est pas juste de continuer les partenariats avec les pays dont les dirigeants ne respectent pas les droits humains. Quid si la Chine envahit Taïwan demain, inspirée par la jurisprudence poutinienne ? 
  • Il n’est pas juste d’instrumentaliser l’aide humanitaire pour nourrir une guerre civilisationnelle aux relents de croisades. 
  • Il n’est pas juste de trier l’humanité, il n’y a pas de bons et de mauvais réfugiés. D’Ukraine et d’ailleurs, il y a des exilés qui fuient les bombes pour sauver leur peau. Les opposants à Poutine en font partie ! 

La réalité, c’est que les réfugiés syriens ou afghans auraient mérité aussi une protection temporaire ; c’est bien notre niveau d’humanité que nous devons questionner

Enfin, il n’est pas juste de sacrifier sur l’autel du business les droits humains. Et ce sont d’ailleurs les acteurs économiques que vous avez incités à commercer avec la Russie qui en font aujourd’hui les frais, tout comme l’ensemble des Auralpines et Auralpins qui voit leur budget amputé pour venir pallier l’absence de volonté politique pour nous émanciper des énergies fossiles.

A ce titre, n’oublions pas que nous avons un devoir de vigilance, ce même devoir est juridiquement imposé aux acteurs économiques afin de les contraindre à ne pas contrevenir aux droits humains. Nous ne pouvons nous rendre complices directement ou indirectement à travers nos financements ou partenariats.

La région doit être irréprochable sur le terrain des droits fondamentaux, qui doivent présider les politiques internationales et d’accueil de la région AuRA. C’est l’objet de nos amendements qui, je l’espère, sauront vous convaincre.

Nous avons un devoir d’humanité. La région ne saurait s’y soustraire, sans cela comment, Mesdames et Messieurs, pourrions-nous nous regarder en face ?

1 réflexion sur “Intervention de Myriam LAÏDOUNI DENIS : Fonds d’urgence pour l’Ukraine”

  1. Pierre MAURIT

    Myriam ,
    Cette guerre entre la Russie et l’ Ukraine ‘ est injuste ‘ et c’est du à un seul homme ‘ Poutine ‘ qui a ‘renié l’indépendance de l Ukraine et les ‘accords signés par Mr Gorbachof . il doit être ‘arrêté et condamné ‘ emprisonné ‘

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