Les lycéens et lycéennes méritent de réelles perspectives émancipatrices pour prendre leur place dans le monde, pas d’être enfermés dans un uniforme !
Les lycéens et lycéennes méritent mieux que ce rapport gloubi-boulga… et encore je ne voudrais pas offenser ceux et celles qui comme moi ont ri devant les facéties de Casimir. Nous voterons contre.
D’abord, vous proposez une dotation de fonctionnement indigente qui atteint, après les projets pédagogiques, la capacité de financement des contrats obligatoires de sécurité
Ensuite, vous décidez d’un dispositif de tutorat réservé aux seuls élèves lauréats d’une bourse qui ne vise nullement à réduire les inégalités sociales et scolaires… on continue à arroser là où c’est déjà mouillé
Enfin, vous affichez une volonté d’uniformiser les lycéens et lycéennes… Votre annonce d’entrer dans l’expérimentation du ministère lors de l’inauguration du lycée de Beltrame à Meyzieu “a été immédiatement suivie d’un grondement des lycéens qui assistent au discours.” rapporte le Progrès du 8 septembre. Nul doute que vous auriez suscité les mêmes réactions dans les autres lycées de la région.
Les jeunes ont compris que l’uniformité ne peut pas se prévaloir de l’égalité. Comme si en revêtant l’uniforme, toutes les différences de conditions de vie disparaissaient. Comme si en endossant un uniforme, on laissait sa personnalité et ses convictions à la porte du lycée. Comme si en franchissant les tourniquets, les jeunes uniformisés passaient en mode « élève » totalement déconnectés du reste de leur existence.
L’uniforme c’est la cloche posée sur l’école, c’est la clôture qui sépare l’école de la vraie vie, c’est le vecteur du conformisme social à l’âge où s’affirment les personnalités.
Je reprendrai les mots d’Alain Touraine : « L’école tournée vers l’école n’est tournée ni vers l’enfant, ni vers la Nation ; elle devient un monde ayant de moins en moins de repères par rapport au monde extérieur. »
Et en ce sens, l’uniforme ne constitue pas un « instrument promoteur d’égalité, de respect de la laïcité et de lutte contre le harcèlement » comme vous l’écrivez. Il ne fait que recouvrir la réalité sans lui donner de sens ni de perspective émancipatrice.
Les lycéens et lycéennes méritent beaucoup mieux, ils sont dignes d’autre chose que ce rapport cache-misère.
