Intervention d’Anaïs Widiez sur le rapport sur la situation en matière d’égalité femmes-hommes de la Région Auvergne-Rhône-Alpes 2022 

Mes chères collègues,

Dans le rapport sur l’égalité femmes-hommes, on lit que les femmes occupent très largement les postes de catégories C et les temps partiels, qu’au contraire presque 80% des promotions internes sont accordées aux hommes, et que, parmi les catégories A, un écart salarial de 6% persiste. 

Voilà des situations sur lesquelles la région a un pouvoir direct.

Il faut entendre que ces inégalités économiques sont l’un des rouages de la violence que subissent les femmes, qu’elles les empêchent de s’extraire de toutes les autres formes de violences qu’elles subissent par ailleurs.

Bien des femmes choisissent plus le temps partiel et osent moins demander des promotions que les hommes, soit parce qu’elles sont mères isolées, soit parce qu’elles se croient plus assignées à leur rôle de mère que les hommes, ce qui parfois revient au même.

Pour lutter contre cela, il faut donc aussi lutter contre les stéréotypes.

Et ce faisant, on fait d’une pierre deux coups, puisqu’un autre de ces rouages de la violence se cache dans ces stéréotypes sexistes et dans la misogynie ordinaire

Les penseuses féministes nous disent cela depuis des décennies

Nous avons vu, avec l’épisode Filactions, la fragilité de votre soutien aux associations qui luttent contre cela. Il manque toujours les référents égalité dans les lycées d’Auvergne-Rhône-Alpes, et vos assises sur les violences faites aux femmes l’ont démontré, c’est l’après violence qui concentre toute votre attention, le rouge du violentomètre.

Mais il faut traiter la partie cachée de l’iceberg, l’avant, les mécanismes sous-jacents, annonciateurs, facilitants des violences faites aux femmes.

Montrer une volonté politique d’une égalité salariale stricte

Visibiliser les femmes, hors des représentations sexistes par tous les moyens possibles,

Honorer leurs combats pour l’égalité, il est incorrect, pour illustrer une femme iranienne, d’utiliser précisément le symbole d’oppression patriarcale qu’elles combattent depuis le premier jour.

Il y a tant à dire sur ce rapport en trop peu de temps, mais je terminerai par cette petite incise sur le langage que vous employez,

Non, une femme n’est pas conducteur, elle est conductrice comme elle est actrice, autrice ou électrice !

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