Intervention de Claudie Ternoy-Léger sur la participation de la Région au capital de la société Alpes du Nord Aménagement touristique

Par le truchement de la création de la société ANAT, l’objectif prioritaire est clairement affiché : monter au capital de la Compagnie des Alpes. 

Nous avons eu du mal à avoir les détails du montage juridico-financier. Pour que la Région, souscrivant à hauteur d’1% au capital de l’ANAT (soit 1000 euros), acquiert pour 9 à 13 Millions des parts du capital de la CDA, nous avons eu quelques explications en commission : le conseil départemental de la Savoie avancera les crédits en raison des contraintes administratives propres à la Région.

“On fait des affaires” ! Mais, l’investissement de l’argent public peut-il se contenter de petits arrangements entre amis ? 

La Compagnie des Alpes n’est plus une entreprise publique. Cet acteur du tourisme hivernal a une stratégie mondialisée, belle et bien tournée vers la rentabilité. C’est un acteur qui marque souvent “une disjonction entre les stations qu’il exploite et leurs territoires d’ancrage”*. En ne siégeant probablement pas au conseil d’administration, pensez-vous réellement pouvoir peser sur les décisions stratégiques de la CDA en faveur d’une diversification de l’économie de la montagne ? 

Un argument évoqué est, je cite : “Nous devons porter la voix de la montagne, être au tour de table”. Mais, au bout du compte, la voix de la montagne que vous portez n’est-elle pas en cohérence avec la stratégie de la CDA ? 

Par ce rapport, vous nous proposez d’investir dans un “business plan de stations et de parcs de loisirs (ce qu’elle nomme diversification)”. Votre choix est de sécuriser un modèle pour une certaine catégorie de stations (situées à 1800 m d’alt. et plus) qui elles feront toujours du chiffre d’affaires et des bénéfices. Or, aujourd’hui, l’argent est investi massivement sur à peine 5% des territoires de montagne, les stations de ski. 9 à 13 Millions de participations, c’est autant d’argent qui n’accompagnera pas les territoires de montagne, plus aux prises avec les impacts du changement climatique, on est loin de développer un autre modèle d’économie de proximité qui profite vraiment aux habitants.

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