L’enseignement supérieur et la recherche sont bien plus que des outils au service des entreprises !

Le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes doit voter les 29 et 30 juin son nouveau Schéma Régional Enseignement Supérieur Recherche et Innovation (SRESRI), qui remplacera le SRESRI 2017-2021. Le groupe Les Écologistes a transmis une contribution à l’exécutif de Laurent Wauquiez pour sortir enfin de la vision purement économique que la majorité régionale a de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous proposons une conception plus ouverte sur la société et en phase avec ses problématiques.

En présentant le SRESRI uniquement comme un outil complémentaire du Schéma Régional de Développement Économique, d’Innovation et d’Internationalisation (SRDEII), avec pour seul objectif le développement économique du territoire et la création d’emplois, la majorité régionale persiste dans une vision de l’enseignement supérieur et de la recherche centrée uniquement sur une réponse aux besoins des entreprises.

Or le monde universitaire n’est pas un centre de formation dédié au service des entreprises et au développement économique de la région. Certes il doit former les étudiant.es et leur permettre ensuite de s’intégrer dans la vie professionnelle, mais il s’agit également de former des citoyen.nes ouvert.es sur le monde, de s’ouvrir à la recherche fondamentale pour améliorer nos connaissances, répondre aux besoins de la société, imaginer un nouveau modèle de société et accélérer la nécessaire transition de nos modèles de production et de consommation.

Pour les écologistes, le prochain SRESRI doit s’articuler autour de trois grands objectifs :

  • L’élévation du niveau des formations, des connaissances et des compétences dans une pluralité de domaines scientifiques tout en développant la vulgarisation et l’accès aux sciences ;
  • La contribution au bien-être des étudiant.es et des enseignant.es / chercheur.ses et des personnels administratifs, afin de faciliter les transferts de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être au sein de la communauté scientifique et à l’extérieur ;
  • La facilitation de l’orientation et de l’insertion professionnelle des jeunes diplômé.es, en veillant à promouvoir les métiers de la transition écologique et de la résilience.

Dépasser la vision actuelle de l’enseignement supérieur et de la recherche

Ainsi le SRESRI ne doit pas se limiter aux objectifs du marché du travail et à la recherche de productivité des entreprises privées. Il doit intégrer les impératifs sociaux, écologiques et démocratiques afin de tendre vers une vie meilleure pour toutes et tous sur le territoire.

Par conséquent son élaboration doit se faire en lien avec l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, pas seulement avec les présidences des universités mais aussi avec les syndicats d’enseignant.es, de personnels non enseignant.es et les représentant.es des étudiant.es.

Pour une démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur et une amélioration de la vie étudiante 

Ce schéma doit agir en faveur de la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur en favorisant la réussite des étudiant.es, en rééquilibrant l’offre de formation et de recherche sur le territoire et en adaptant l’accès et le confort des bâtiments à toutes et tous.

Par ailleurs, il convient de proposer des mesures visant à améliorer la vie étudiante, véritable vecteur de réussite notamment en luttant contre l’isolement des étudiant.es et la précarité mais aussi en favorisant la socialisation et le bien-être de ces derniers.

Pour une recherche ouverte sur le monde et aux métiers de demain

De plus, il est important de procéder à un rééquilibrage et un renforcement des forces de recherche en encourageant les liens entre sciences et sociétés.

Il faut aussi prendre en compte les attentes et exigences des sociétés en mutation en encourageant la coopération étroite entre les pôles d’enseignement supérieur et de recherche avec l’ensemble des acteurs du territoire ou encore en soutenant les filières d’enseignement supérieur et l’engagement dans la transition écologique. En effet, l’enseignement supérieur et la recherche servent à préparer aux métiers de demain et à ouvrir sur le monde.

L’ensemble de ces propositions doivent permettre de sortir de la vision productiviste et purement économique actuellement à l’œuvre et de s’orienter vers un enseignement supérieur et une recherche plus inclusifs, ouverts sur la société et le vivant.

Télécharger notre première contribution au futur SESRI :

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