Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 : Laurent Wauquiez et Renaud Muselier glissent tout schuss sur la piste du greenwashing

Communiqué de Presse du mercredi 8 novembre 2023

Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 : Laurent Wauquiez et Renaud Muselier glissent tout schuss sur la piste du greenwashing

Alors que s’ouvre cette semaine le “One Polar Summit” à Paris visant à alerter sur la situation des pôles et glaciers de la planète, les présidents des Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur s’engagent dans une candidature commune pour les Jeux Olympiques d’hiver 2030, sans réelles garanties concrètes quant à la durabilité de ces jeux.

Tremplin pour les ambitions présidentielles de Laurent Wauquiez ou réelle volonté d’organiser un grand événement sportif durable ? Le doute persiste sur cette candidature très précipitée auxquelles ni l’assemblée plénière d’octobre ni la conférence de presse de présentation de la candidature ce mardi 7 novembre n’ont répondu de façon satisfaisante.

Tout d’abord, le financement des jeux interroge, on ignore notamment le coût pour les contribuables et la part que prendrait l’Etat dans ce financement. Laurent Wauquiez a déclaré lors de la conférence de presse vouloir “faire des Alpes les montagnes les plus durables du monde”. Or il existe des façons plus vertueuses de promouvoir une montagne durable avec l’argent public. 

De plus, nous regrettons la précipitation et l’opacité de cette candidature.  Comme à son habitude, Laurent Wauquiez s’est bien gardé de consulter l’ensemble de l’assemblée régionale puisque nous avons découvert les sites potentiels par voie de presse après avoir dû nous prononcer mi-octobre sur le principe de la candidature défendu en deux pages indigentes. Quant aux habitant·es de la région, ils n’ont pas eu voix au chapitre alors que plusieurs collectifs appellent à une consultation par référendum afin que cet événement soit validé ou non par les habitant·es, premier·ères concernée·es.

Le président de Région se raccroche aux souvenirs nostalgiques des jeux d’Albertville en 1992. Claudie Ternoy-Léger, conseillère régionale de Savoie et conseillère municipale d’Albertville rappelle: « Les jeux d’Albertville ont été un grand événement populaire mais aussi un gouffre financier durable, et n’oublions pas que la situation a bien changé en 30 ans avec les effets du dérèglement climatique déjà très visibles dans les Alpes ».

Les organisateurs ont déclaré que 95% d’infrastructures nécessaires à ces jeux existent déjà et qu’il n’y pas besoin de faire de nouveaux grands aménagements, en dehors de la construction d’une patinoire à Nice. Mais c’est oublier dans cette liste tous les aménagements qui seront présentés comme indispensables pour garantir l’enneigement avec canons à neige et retenues collinaires désastreuses pour l’environnement et le grand cycle de l’eau. S’ajouteront sans doute de nombreux ascenseurs valléens et logements temporaires pour permettre aux athlètes et spectateur·trices de se loger et se déplacer. Sur l’aspect vertueux de ces jeux, on a vu mieux.

Fabienne Grébert, co-présidente du groupe élue en Haute-Savoie, conclut : « Si Laurent Wauquiez est si sûr de garantir des jeux durables, pourquoi avoir rejeté toutes les demandes de garanties que nous avions présentées en assemblée plénière en octobre, qui auraient garanti des jeux vraiment durables ?  ». Cinq amendements avaient alors été rejetés, dont l’interdiction de toute nouvelle construction ou la garantie de mobilités décarbonées.

Nous partageons les valeurs de l’olympisme et nous ne nous opposons pas par principe à la tenue d’un grand événement sportif populaire sur notre territoire. Les procès d’intention à ce sujet sont déplorables et ne font que révéler la faiblesse de certains argumentaires. Mais nous sommes également conscients du changement indispensable de paradigme auquel doivent se soumettre les prochains grands événements sportifs pour être réellement durables et populaires. En l’état actuel, la candidature des Alpes françaises aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 échoue à poser des garanties suffisantes malgré les couches de vernis vert.

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