Intervention de Benjamin Joyeux sur la mutuelle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Monsieur le président, cher.es collègues,

Les temps sont difficiles et l’inflation pèse de tout son poids, particulièrement chez les plus précaires d’entre nous. Face à la vie chère, certaines enquêtes estiment à près d’un tiers le pourcentage de Français ayant renoncé ces derniers mois à des soins médicaux pour des raisons financières.

En Auvergne-Rhône-Alpes, on parle d’environ 300 000 personnes qui n’ont pas de complémentaire santé, en particulier toutes ceux et celles qui ne bénéficient pas via leur travail d’une couverture suffisante : les plus jeunes, les personnes âgées ou encore les agriculteurs, mais également les chômeurs, les travailleurs précaires à temps partiel subi, en particulier les femmes et les inactifs. 

La situation économique et sociale des individus reste le principal déterminant de la souscription d’une complémentaire santé, à cause du coût des contrats mais aussi des démarches administratives complexes qui freinent l’accès à la complémentaire des plus modestes.

C’est pourquoi nous pouvons a priori nous réjouir que la Région Auvergne-Rhône-Alpes cherche à faire émerger des couvertures complémentaires santé à des prix abordables. Surtout quand, à l’échelle nationale, le gouvernement mène une politique irresponsable de déremboursement de certains soins, alors que les maladies chroniques dues à notre mode de vie explosent.

Nous souhaitons simplement améliorer le dispositif « Ma Mutuelle Région Auvergne-Rhône-Alpes » qui nous est proposé aujourd’hui afin qu’il vise réellement à couvrir les populations les plus éloignées d’une couverture santé. 

  • Il s’agit tout d’abord de ne pas créer un effet d’aubaine pour les compagnies d’assurance en lançant l’appel à manifestation d’intérêt auprès des seules mutuelles et institutions de prévoyance, à but non lucratif. 
  • Il s’agit ensuite de disposer d’une Région exemplaire dans l’accès à la complémentaire santé et à la prévoyance pour ses propres agents, notamment les contractuels qui sont actuellement laissés pour compte.
  • Il s’agit enfin de mieux cibler les personnes les plus éloignées des dispositifs de couverture santé par une politique de communication coordonnée avec les services sociaux du territoire.

« La Sécurité sociale est la seule création de richesse sans capital. La seule qui ne va pas dans la poche des actionnaires mais est directement investie pour le bien-être de nos citoyens. », disait Ambroise Croizat, le père de la Sécu. La santé n’est pas un marché mais notre bien commun, sans doute le plus précieux, et nous pourrions, et nous devrions, toutes et tous nous retrouver sur cette idée.

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