Intervention de Zerrin Bataray sur le fonds d’urgence pour les victimes du séisme en Turquie et Syrie

Le dernier bilan officiel est de 50 000 morts dont 6000 morts en Syrie. A l’heure où nous parlons, près de dix millions de personnes ont tout perdu et ont besoin d’aide. 

Depuis l’Europe, vous ne pouvez imaginer la douleur de la diaspora. Nous sommes restés là, impuissants, à des milliers de kilomètres, à regarder défiler sur nos écrans de télévision, des scènes plus horribles les unes que les autres. Dans ce chaos, les sauveteurs venus de notre région, de France et du monde entier, ont pu quelquefois remplacer nos larmes de tristesse par des larmes de joie. Un miracle à chaque fois.

Vous ne le savez peut-être pas, mais dans ce chaos, un autre séisme sans précédent, d’une magnitude inégalée a eu lieu.

Au milieu de l’hiver, la Turquie a découvert en elle, un invincible été.

Tranchant avec le comportement des autorités, les peuples de Turquie se sont unis en dépit de toutes les différences et divergences culturelles, ethniques ou religieuses. Il en a été de même au niveau international. Des équipes de sauvetage notamment israéliennes, arméniennes, ukrainiennes, russes, du Kurdistan irakien ont pu travailler main dans la main.

Ce séisme a révélé le meilleur de l’être humain.

Ces équipes sont revenues et nous ont dit une chose qui nous oblige :

« Nous n’étions qu’une goutte d’eau dans un océan »

Cet océan est encore là Monsieur le Président et ce que vous nous proposez aujourd’hui n’est malheureusement, ni à la hauteur des enjeux et des besoins, ni de cet autre séisme. Vous nous proposez un service minimum, avec 50 000 € d’aides déjà affectées à 5 organisations. 

Vous n’accéderez probablement pas à notre demande et ce, pour de mauvaises raisons. Mais après avoir vu tant de miracles, peut-être qu’un autre miracle peut se produire.

Peut-être que la tectonique des plaques suite à cet autre séisme provoquera quelques secousses d’humanité, ici dans cette assemblée.

Puissent ces secousses atteindre notre conscience et nous rappeler que nous sommes toutes et tous frères et sœurs en humanité.

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