Jeux Olympiques 2030 en Savoie : une annonce spectaculaire et peu sérieuse en l’état

À Albertville, le 30 octobre 2021
Communiqué de presse 

Nous avons suivi l’annonce d’une potentielle candidature du département de la Savoie, des Alpes et du Vercors aux Jeux Olympiques d’hiver de 2030, portée par Laurent Wauquiez et plusieurs maires du département. Tant sur le fond que sur la forme, cette annonce impromptue amène notre groupe à poser quelques questions.  

Quelle légitimité et quel sérieux pour cette annonce ?

Le Comité National Olympique semble avoir découvert en même temps que nous cette proposition de candidature. Il nous semble d’abord surprenant que la démarche ne lui ait pas été soumise en amont. Surtout, les acteurs et actrices du territoire n’ont pas été consulté·es non plus, mais nous nous sommes habitué·es au manque de concertation et de démocratie. Un tel projet aura donc été décidé en petit comité par quelques pontes de la droite locale réunis autour de Laurent Wauquiez.

Toutefois il n’est pas exclu qu’il ne s’agisse que d’un coup de communication bienvenu.

« Imaginons qu’un candidat savoyard à l’élection interne de Les républicains puisse profiter d’un coup de communication inattendu et d’ampleur nationale qui tombe pile sur son département. Imaginons même qu’il soit soutenu par Laurent Wauquiez. On le retrouverait tout sourire dans la presse locale et nationale pour afficher son enthousiasme. Ah oui, ce monsieur a un nom, il s’appelle Michel Barnier.» raille Axel Marin, co-président du groupe Les Écologistes.

Quel coût économique pour ce projet ?

Si l’on prend le sujet avec sérieux, par respect pour celles et ceux qui rêvent d’un retour des Olympiades en Savoie et dans les Alpes, nous pouvons quand même nous interroger sur le coût potentiel du projet. Après deux Jeux Olympiques organisés sur le territoire, en Savoie et en Isère, quel bilan a été réalisé de ces expériences ?

« A Albertville, il aura fallu près de 20 ans pour solder la dette des Jeux Olympiques, ce qui a obligé la ville à économiser sur les services proposés à la population. Heureusement la communauté d’agglomération a repris certains équipements à son compte, sinon la dette aurait été plus longue à rembourser. Est-ce que deux semaines de Jeux méritent de saborder l’avenir d’un territoire pour 20 à 30 ans. Cela mérite au moins que les habitants s’expriment sur le sujet.» tranche Claudie Léger, conseillère régionale Les Ecologistes et conseillère municipale d’Albertville.

En amont, ce type d’événement nécessite d’engager des fonds importants qu’une collectivité comme la Région Auvergne-Rhône-Alpes pourrait utiliser à meilleur escient.

« Les seules études préparatoires nécessiteraient de payer des centaines de milliers d’euros. L’organisation des JO dépasse désormais plusieurs milliards d’euros. Alors qu’on ne trouve pas de fonds pour financer des lignes de train du quotidien ou la rénovation thermique des bâtiments, la Région serait prête à participer au financement d’un événement aussi coûteux ? C’est déraisonnable et bien loin de l’image de “région la mieux gérée de France”. » se désole Fabienne Grébert, coprésidente du groupe Les Écologistes.

Y-aura-t-il assez de neige en 2030 ?

Derrière cette question se pose une véritable problématique. Tandis que Gilles Chabert, le conseiller Montagne de Laurent Wauquiez nous expliquait récemment en assemblée plénière qu’il fallait amasser un maximum d’argent grâce à la neige tant que cela était possible, le réchauffement climatique ne mettra-t-il déjà pas en danger l’organisation même de jeux olympiques en 2030 ?

« Les prévisions nous indiquent plutôt que le manque de neige poussera à la surexploitation des canons à neige et à la construction d’aménagements toujours plus en altitude. Ce qui aura pour effet d’augmenter les coûts d’entretien et grignotera toujours plus d’espace sauvage au détriment de la faune et la flore locales. La biodiversité et nos paysages de montagne n’auront une fois de plus pas de défenseur des droits pour les préserver de ces deux semaines de festivités humaines. » reprend Claudie Léger.

Ces quelques éléments nous offrent l’opportunité de nous interroger sur la légitimité de soutenir ce genre d’événement sur notre territoire face aux enjeux climatiques, sociaux et économiques. Les besoins quotidiens des habitant·es d’Auvergne-Rhône-Alpes méritent d’être prioritaires face à des projets hors de prix, annoncés sans concertation et par opportunisme politique.

Contact presse : Jérémy Erre  
jeremy@ecologieaura.fr   07 70 70 81 11

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