Communiqué de Presse du vendredi 17 mai 2024
BHNS TRÉVOUX-LYON :
MENSONGES ET GASPILLAGE D’ARGENT PUBLIC
La Région Auvergne-Rhône-Alpes persiste dans son obstination à imposer le projet de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) reliant Trévoux à Lyon, malgré l’opposition argumentée des élu·es écologistes à la région depuis plusieurs années.
Après des années de communication outrancière, le projet arrive enfin au stade de l’étude d’avant-projet, 6 ans après sa première annonce par Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes en 2018. Celle-ci a été sommairement présentée en commission transport de la région, et les écologistes ont pu prendre connaissance d’une version papier, sous haute surveillance.
« Depuis le début, nous dénonçons les dérives de ce projet et les mensonges de l’exécutif régional à la population du Val de Saône. L’étude d’avant-projet nous donne raison », déclare Maxime Meyer, conseiller régional de l’Ain et coprésident du groupe des écologistes à la région, et opposant farouche de ce projet.
La consultation des rapports d’étude d’avant-projet met en lumière les mensonges de l’exécutif régional, grâce notamment aux simulations de mobilité :
- Les projections de fréquentation du BHNS sont bien autour de 10 000 voyages par jour, mais avec seulement 4 200 personnes, soit 6% de la demande en déplacement du territoire, chiffres confirmés par Frédéric Aguilera, Vice-président délégué au transports, en commission transport le 2 mai dernier.
- Il n’y aura quasiment aucun report modal depuis la voiture, sauf une baisse ridicule de 1% des voitures sur la communauté de communes Dombes Saône Vallée et de 3,5% sur le Val de Saône. Pire encore, c’est le covoiturage qui sera sensiblement réduit puisque ces mêmes territoires enregistreront une baisse respective de 8,4% et de 11% des voyages de passagers en voiture. Toutes les autres parts modales des transports resteront inchangées.
- Le BHNS ne sera pas utilisé par les habitants du Val de Saône pour se rendre à Lyon, puisque seulement 20% des trajets feront plus de 10 km, avec une majorité des trajets (50%) qui feront moins de 2 km, et 60% des trajets qui concerneront 1 à 2 stations.
« Ce projet présenté comme un maillon du RER à la lyonnaise ne fera finalement pas mieux qu’un bus classique, pour un coût astronomique », explique Cécile Michel, conseillère régionale du Rhône, coprésidente du groupe des écologistes à la région, et membre de la commission transport.
L’étude d’avant-projet conclut même que « les impacts en heure de pointe [du BHNS] sont malgré tout limités », d’autant plus que les simulations sont d’ores et déjà faussées puisqu’elles reposent sur le principe que le BHNS mettra moins d’une heure entre Trévoux et Lyon. « Le temps, c’est ce qui détermine l’attractivité d’un mode de transport, donc cela sera encore pire que ce qu’annonce les simulations. » explique Maxime Meyer. Les modifications récentes du projet au niveau de Sathonay le font en effet reprendre la route classique sans voie dédiée, et le BHNS sera ensuite obligé de rester derrière les bus TCL sur la partie métropole, laissant sous-entendre un temps bien plus long, notamment en heure de pointe.
L’enveloppe des coûts n’a cessé d’augmenter depuis 2019, passant de 70 M€ à 160 M€ en 2022/ La Commission permanente du 17 mai vient d’approuver le programme actualisé du projet, dont le budget est maintenant estimé à 192 M€. « Nous rappelons que le projet de tram-train initial était évalué en 2015 à 150 M€, avec une capacité de transport et une attractivité beaucoup plus grande » rappelle Cécile Michel. « Mettre 192 M€ d’argent public sur un bus qui ne résoudra en rien les problématiques de mobilité de notre territoire, c’est tout simplement du gaspillage d’argent public. C’est d’autant plus grave que l’exécutif ment aux
habitants de mon territoire » s’exaspère quant à lui Maxime Meyer.
Enfin, les délais d’ouverture annoncés sont eux-aussi fantaisistes, puisqu’il est impossible que le BHNS ouvre en 2027, les bus n’étant même pas commandés et les expropriations même pas lancées. « C’est symptomatique de la manière de faire de Laurent Wauquiez, qui préfère les grandes annonces et les gros coups de communication. Sur la question des transports, cela marche rarement. Les bus à hydrogène sont maintenant remplacés par des bus électriques, alors que c’était l’essentiel de la communication de ce projet. » déclare Cécile Michel.
Ce projet, présenté comme une avancée en matière de mobilité, n’est en réalité qu’un gaspillage d’argent public à des fins électoralistes. Les coûts exorbitants associés à sa réalisation pourraient être investis de manière bien plus judicieuse dans des projets répondant réellement aux besoins des habitants de ce territoire. Les écologistes dénoncent fermement cette mascarade et exigent l’étude d’autres types de solutions, comme par exemple l’amélioration de la ligne TER en rive droite, avec rabattement en bus depuis les villages en rive gauche.
Contact presse : Maxime Meyer, conseiller régional de l’Ain et coprésident du groupe des écologistes à la région Auvergne-Rhône-Alpes. 06 72 24 82 89