Observations et inquiétudes concernant le projet de décharge aux Tattes-de-Bogis dans le cadre de la consultation publique du PDCn

Madame, Monsieur,

En tant que groupe des élu·es écologistes de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, directement concerné·es par les impacts transfrontaliers de vos décisions d’aménagement, nous souhaitons exprimer nos plus vives inquiétudes à propos du projet de décharge prévu aux Tattes-de-Bogis, actuellement soumis à consultation publique dans le cadre de l’adaptation du Plan directeur cantonal (PDCn).

La localisation de ce projet, en limite immédiate de notre territoire régional et à proximité du bassin versant du Léman, nous interpelle particulièrement. Les conséquences d’une telle infrastructure ne se limitent pas aux frontières cantonales : elles toucheraient inévitablement de notre côté de la frontière les habitant·es, les agriculteurs·rices, les écosystèmes et la qualité de vie des deux côtés de la frontière.

Nous regrettons profondément que la population n’ait pas été correctement informée au cours de ces dernières années, alors même que ce projet était déjà connu. De surcroît, le choix d’une consultation publique lancée en pleine période estivale limite considérablement la possibilité d’un débat ouvert, équitable et transparent. Une telle démarche alimente un sentiment de mise à l’écart des citoyen·nes et fragilise la légitimité du processus.

Sur le fond, les raisons de nos inquiétudes sont nombreuses :

  • le risque majeur de pollution des sols et des nappes phréatiques, dont dépendent à la fois les habitant·es et les exploitations agricoles ;
  • l’impact direct sur la biodiversité locale, la fragmentation des corridors écologiques – indispensables pour la connexion du Jura au Léman – et la dégradation d’un paysage naturel encore préservé ;
  • l’impact potentiel sur la rivière Versoix / La Divonne, aujourd’hui dans un état remarquable de conservation, ainsi que sur les milieux connexes comme les marais, et sur les populations piscicoles et avicoles associées ;
  • les nuisances liées au trafic de poids lourds (bruit, pollution de l’air, insécurité routière accrue) ;
  • la menace que fait peser le projet sur les activités agricoles, la valeur du patrimoine foncier et le cadre de vie des habitant·es.

Nous constatons également l’absence d’une étude comparative sérieuse concernant les alternatives possibles. La mise en avant d’une seule solution, sans analyse approfondie de scénarios alternatifs plus durables, empêche une évaluation complète et objective.

Pour toutes ces raisons, nous demandons expressément que le Conseil d’État du Canton de Vaud n’accorde pas au projet des Tattes-de-Bogis le statut de « coordination réglée » dans le PDCn. Nous souhaitons que cette remarque écrite soit intégrée au rapport officiel de la consultation publique.

Nous vous remercions de l’attention portée à notre contribution et vous prions de bien vouloir nous adresser une confirmation de réception à l’adresse suivante : maxime.meyer@auvergnerhonealpes.fr

Dans l’attente de votre retour, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.

Pour le groupe des élu·es écologistes de la Région Auvergne-Rhône-Alpes,

Maxime Meyer et Cécile Michel, co-président·es du groupe les Écologistes du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes

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