Monsieur le Président, chers collègues,
Le jour de la rentrée scolaire 2025, Caroline Grandjean, enseignante à l’école de Moussages dans le Cantal, s’est donné la mort. Après des mois de harcèlement lesbophobe, après les menaces, l’absence de soutien de l’Education nationale ou de la commune, Caroline Grandjean n’a plus trouvé d’autre issue que le suicide. Cette tragédie, c’est la tragédie d’une République qui ne sait pas protéger ses premières héroïnes, mais c’est aussi la tragédie de la haine de l’autre, du rejet pur et simple de la différence, d’une vision de la famille et de la société étriquée, desséchée, sans prise avec le réel.
Ces poisons-là, l’école de la République se doit de les combattre à force d’instruction, par la connaissance des histoires jusqu’ici reléguées hors de l’histoire avec un grand H. Permettre l’apprentissage de ces luttes, de ces constructions sociales et familiales, c’est donner à nos enfants toutes les clés pour évoluer dans une société riche de toutes ses histoires. C’est aussi garantir qu’aucun enfant ne se sente à côté, en dehors de notre société car sa réalité ne serait jamais abordée à l’école. Les histoires des minorités, que ce soit celle des personnes LGBTQIA+, des minorités de genre, des personnes racisées, des personnes en situation de handicap, toutes ces histoires sont des briques à part entière de notre construction en tant que nation et en tant qu’humanité. Il est plus que temps de leur laisser leur juste place dans nos manuels scolaires.
Nous proposons donc que le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes demande à l’État de faire rentrer les histoires des minorités dans le programme d’enseignement au lycée, en travaillant à la conception de séquences avec les représentants des populations concernées.