Intervention de Renaud Daumas sur sur les infrastructures routières d’intérêt national – RN8

Monsieur le président, cher.es collègues,

« Victoire administrative », « désenclavement », « amélioration du cadre de vie » : n’en jetez plus, votre récit triomphal mensonger sur la RN88 St-Hostien/Le pertuis ne tient pas la route.. 

Tout d’abord, sécuriser ne veut pas dire bétonner. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, face à la vitesse, le passage à 2×2 voies ne change rien aux drames de la route. Sur ce tronçon, le nombre d’accidents et de décès au km est le même que sur la partie déjà aménagée à 2×2 voies. 

Tant que vous ne mettrez pas en place de vraies mesures de sécurisation, rien ne changera. Améliorer l’existant est nécessaire : traversées apaisées des bourgs, vitesses limitées, glissières de sécurité, voies de détresse, baisser la fréquentation par le développement des mobilités collectives. Tout cela, sans détruire près de 200 hectares de terres agricoles et naturelles !

Vous parlez du cadre de vie des riverains ? Les habitants des hameaux aujourd’hui paisibles, tout aussi nombreux que les riverains actuels, subiraient sous leurs fenêtres les engins, la poussière et le bruit pendant des années de travaux et le trafic routier durant son exploitation. 

Vous prétendez améliorer le quotidien : vous déplacez les nuisances et les commerces de centre-bourg se retrouveraient court-circuités.

Sur le plan budgétaire, ce projet est un gouffre. On passerait de 226 à plus de 400 millions d’euros pour gagner trois minutes en voiture !

Avec les surcoûts, les retards,  l’impact écologique sous-évalué (climat, biodiversité, service écosystémique…) : le bilan socio-économique de votre projet est négatif et l’utilité publique remise en cause. 

Le désenclavement comme une promesse de prospérité… Pourtant, une route ne crée pas le développement. Aurillac, plus enclavée, se porte mieux que Moulins, pourtant largement ouverte aux circulations. L’enclavement n’est pas une punition, c’est parfois une protection, une promesse de robustesse.

Pendant que l’État et notre Région s’enlisent dans le tout-routier, la France entière s’interroge sur ces « grands projets inutiles ». Les citoyens réclament des investissements dans le ferroviaire, les transports collectifs et la mobilité du quotidien.

Nous voterons donc contre cette fuite en avant, climatiquement et socialement irresponsable, et nous rappelons que la Région doit concentrer ses moyens sur ses compétences principales : le transport collectif, pas le bitume !

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