Vœu présenté par Renaud Daumas pour l’abandon de la proposition de loi dite “Duplomb”

Monsieur le président, cher.es collègues,

Non je ne me suis pas perdu ! Nous soumettons ce vœu, au gouvernement et au parlement, au vote de cette assemblée, en connaissant bien les équilibres des forces politiques ici. j’ose espérer que toutes et tous ne sont pas radicalisé.es dans la majorité  et sauront prendre une autre voie : celle de la protection et du soin.

Malgré l’effondrement de la biodiversité, les épidémies de maladies chroniques, de cancers, l’ethnocide paysan, les suicides, le réchauffement climatique, la dépendance aux intrants, l’accaparement de la ressource en eau, les baisses de rendements agricoles dans les secteurs les plus intensifs, l’érosion des sols… Vous pensez qu’il faut aller encore plus loin ? Vous pensez vraiment que les quelques garde-fous écologiques qui ont pu être conquis, pour un peu nous protéger des pires nuisances de l’agro-industrie, sont LA contrainte à l’exercice du métier d’agriculteur ?

Votre majorité au Sénat et à l’Assemblée promeut la loi Duplomb : la loi des régressions, la loi toxique !

L’histoire dira : ils et elles savaient et ont préféré l’agro-business et la course à la concurrence internationale, au détriment de notre santé, de la biodiversité, de la ressource en eau et du monde paysan !

Paysans, scientifiques, apiculteurs, médecins, organisations de la société civile, citoyens alertent sur la dangerosité de cette proposition de loi.

C’est une loi qui ignore les réelles préoccupations des agriculteurs que sont les causes structurelles de la crise agricole : l’instabilité des revenus et l’injuste répartition de la valeur dans les filières, l’absence d’accompagnement à la transition agroécologique et à l’adaptation au changement climatique. Loin de lever les contraintes, elle les amplifie.

C’est une loi qui favorise la destruction de l’environnement : dépendance aux pesticides de synthèse, facilitation de l’accaparement de la ressource en eau, destruction de zones humides, allègement des normes pour les productions animales industrielles.

C’est une loi contre la santé, contre la science et contre l’intérêt général : en faisant une priorité de l’usage des pesticides en proposant de réintroduire certains néonicotinoïdes aujourd’hui interdits et de largement affaiblir l’indépendance scientifique de l’Agence de sécurité sanitaire (ANSES), elle pose un réel danger en matière de santé publique.

Répétons que les alternatives existent, que des solutions protectionnistes sont à activer, comme les clauses de sauvegarde sur les importations de denrées alimentaires ou les clauses miroirs instaurant plus de réciprocité dans les accords commerciaux : tirer par le haut les agricultures européennes et extérieures, et ne pas abaisser le niveau de l’agriculture française !

Le vrai modernisme, le vrai progrès c’est de faire mieux avec moins de technologie et plus de savoir-faire agronomique ! 

Merci !

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