En mars 2023, nous vous avions demandé dans cet hémicycle de pouvoir obtenir un état précis des subventions versées par notre région à des entreprises liées au secteur de l’armement situées dans la région. Vous nous aviez simplement répondu que la région devait être fière de ses entreprises à la pointe de la technologie.
Deux ans plus tard, la guerre en Ukraine continue de plus bel et la nouvelle donne américaine dessine un avenir totalement incertain, où la paix est plus en danger que jamais. Un contexte international anxiogène qui pousse l’Europe entière dans une course inédite aux armements et dans laquelle les entreprises françaises du secteur viennent capitaliser, continuant de faire de notre pays le troisième vendeur d’armes au monde.
Alors que cette situation géopolitique devrait nous inciter à la plus grande prudence et au respect irréfragable des droits humains, force est de constater que l’opacité reste la règle au sein des entreprises qui participent à la fabrication et à la vente d’armes à l’étranger.
Par exemple, après les révélations des journalistes de Disclose sur la livraison en Israël de munitions fabriquées en France, onze ONG ont été amenées à attaquer l’année dernière l’État devant le tribunal administratif pour demander une suspension immédiate des licences d’exportations d’armement vers l’État hébreu, en raison du très grave risque d’utilisation contre des civils à Gaza. L’actualité récente leur donne malheureusement raison !
D’après l’Observatoire des armements, il y aurait encore des entreprises de notre région impliquées dans l’armement russe utilisé en Ukraine, en violation de l’embargo qui s’applique depuis 2014. Dans un récent reportage de France 2, STMicroelectronics à Grenoble ou encore Elistair, fabriquant des drones, étaient montrées du doigt. Il y a également le Cluster Eden qui réalise le lobbying des industries de l’armement dans notre région, cluster qui a bénéficié ces dernières années de subventions de notre part.
Soutenir l’économie locale ne peut pas être une excuse pour s’affranchir de la nécessaire transparence démocratique et du respect inconditionnel des droits humains que pose l’octroi de subventions au secteur de l’armement.
Comme le disait à juste titre l’ancien Président Jimmy Carter : « Nous ne pouvons pas être à la fois le premier champion mondial de la paix et le premier fournisseur mondial d’armes de guerre. »Alors à nouveau, Monsieur le Président, notre question est la suivante : quel est l’état précis des subventions versées par le conseil régional à des entreprises liées au secteur de l’armement et de la sécurité situées dans la région Auvergne-Rhône-Alpes ?