Monsieur le président, cher.es collègues,
Encore une fois, vous présentez un programme de soutien aux chasseurs déconnecté de la réalité. Nos ruralités sont bien plus diverses que vos fantasmes : plus d’un chasseur sur deux est cadre, dirigeant ou de profession intermédiaire et seuls 2,5 % des chasseurs sont des femmes. Alors NON, la chasse ne représente pas nos territoires ruraux. Ce rapport ne fait que mettre en lumière votre déconnexion totale du terrain, une déconnexion explicable quand on mange pour 210 € par jour dans des palaces.
Vous annoncez 3 millions d’euros pour les chasseurs, mais la réalité est bien différente. Depuis 2016, ce sont plus de 17 millions d’euros qui ont été alloués aux chasseurs. Le rythme de ces aides s’est même accéléré : il était de 9 millions d’euros sur 6 ans, entre 2016 et 2022, et il atteint aujourd’hui plus de 8,2 millions d’euros en seulement 3 ans. Quel sera le montant réellement alloué aux chasseurs durant les 3 prochaines années dans un contexte de restriction budgétaire que vous soutenez par ailleurs ?
Comme les années précédentes, gageons que les résultats seront dérisoires : 29 000 € le kilomètre de haie planté, ou encore 45 € pour sensibiliser une personne à l’environnement, alors que la plupart des associations environnementales que vous dénigrez réalisent ces actions pour beaucoup moins, voire bénévolement. Ces aides devraient aller à ceux qui préservent la biodiversité, pas à ceux qui exploitent le gibier comme une ressource à tuer.
Dans votre rapport, vous insistez sur l’impact économique de la chasse et les emplois qu’elle génère. Permettez-moi de vous rappeler que vous avez récemment supprimé 1,7 millions d’euros de soutien à l’Économie Sociale et Solidaire, qui représente 330 000 emplois et génère 30 milliards d’euros de PIB dans notre région. Vos arguments économiques ne tiennent donc pas la route.
Il convient aussi de rappeler que les chasseurs bénéficient déjà de plusieurs sources de financement public : les recettes des permis de chasse, mais aussi, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, de l’éco-contribution, sans aucun justificatif fourni pour garantir la bonne utilisation de ces fonds publics.
La réalité, c’est que cette subvention n’a qu’un seul but : acheter des voix pour vos futures campagnes. C’est une manœuvre électoraliste. C’est un gaspillage pur et simple d’argent public, et il n’y a pas d’autre mot pour le qualifier.
