Retour sur l’assemblée plénière des 18 et 19 décembre 2025

Le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes était réuni en assemblée plénière, les 18 et 19 décembre 2025 pour étudier une série de rapports régionaux illustrant bien les priorités de l’exécutif régional : le budget, le grand temps de cette assemblée plénière mais aussi le tant attendu volet mobilité du contrat de plan Etat-Région et un énième rapport sur la sécurité.

Cette session a notamment été marquée par le départ d’un élu LR en direction du groupe RN illustrant le rapprochement entre la droite et l’extrême droite, en cohérence avec les positions politiques tenues par Laurent Wauquiez depuis maintenant plusieurs années.

L’assemblée plénière, c’est quoi ?

C’est le temps fort de la vie démocratique du conseil régional : les 204 membres du conseil régional, qui représentent les citoyennes et citoyens d’Auvergne-Rhône-Alpes, se réunissent environ tous les deux mois dans l’hémicycle à Lyon pour la session plénière.

Comme à l’Assemblée nationale, les 204 membres du conseil régional ont le pouvoir de délibérer c’est-à-dire de voter les délibérations (les décisions) que la Région mettra en œuvre. Celles-ci sont proposées par l’exécutif : ici Fabrice Pannekoucke et ses vice-président·es.

L’assemblée du conseil régional est composée de 204 membres : 135 de la majorité (118 LR et 16 UDI), 64 des oppositions (28 écologistes, 11 PS, 6 PCF-LFi, 5 PRG ; 14 RN) et 6 non-inscrits. L’ensemble des votes se font à la majorité simple, Fabrice Pannekoucke a donc les coudées franches pour appliquer son programme.

Pendant un jour et demi, les groupes politiques de la majorité et de l’opposition défendent, amendent et critiquent les délibérations, expliquent pourquoi elles doivent être soutenues ou rejetées. Chaque délibération est ensuite votée et les services du conseil régional peuvent ensuite les appliquer. 

La session plénière est retransmise en direct sur le site de la Région.

Finances : la grande séance d’autosatisfecit de l’exécutif

Budget 2026 : la Région est devenue un laboratoire des fractures

Cette session budgétaire s’ouvre dans un contexte politique national et régional profondément troublé. La droite se confondra bientôt avec l’extrême droite, les affaires judiciaires continuent de saper la crédibilité des LR et la Région reste un laboratoire de fractures.

Ce budget 2026 en est l’illustration parfaite. Techniquement irréprochable, politiquement indéfendable. Il ne répond pas à l’urgence sociale, il ne prépare pas l’avenir écologique. Il entretient un modèle épuisé qui mène droit dans le mur. 

Ce budget est identique à celui des années précédentes comme si rien n’avait changé, comme si les inégalités ne se creusaient pas, comme si la précarité n’explosait pas, comme si le climat ne se déréglait pas.

Nous portons une alternative : l’écologie et la justice sociale.

Pour les jeunes, nous proposons :

  • 50 millions d’euros pour la santé mentale, l’accessibilité des établissements et le sauvetage des missions locales.
  • 35 millions d’euros pour  le logement des étudiants et jeunes travailleurs, via des résidences, des foyers, et la cohabitation intergénérationnelle.

Pour les associations, nous proposons :

  • 37 millions d’euros pour sauver la culture et le lien social 

Pour les territoires, nous proposons :

  • 27 millions d’euros pour la mobilité rurale, l’insertion professionnelle et la requalification des logements vacants.

Le budget de la droite gère le statu quo et aggrave les fractures tandis que les amendements que nous avons déposés préparent l’avenir. Or c’est tout un logiciel qu’il faut rénover en profondeur pour véritablement engager les transformations indispensables. 

Nous avons voté contre ce budget et avons déposé 19 amendements, tous rejetés par l’exécutif.

Retrouvez l’intervention de Cécile Michel :

https://ecologieaura.fr/ap202510-budget2026

Budget primitif 2026 : une communication régionale en trompe-l’oeil

“Aucune augmentation de la fiscalité” c’est le grand mantra de l’exécutif depuis des années. Or ils ont voté les augmentations de tarif de train, de bus, de cantine,… Et bizarrement ils n’évoquent pas toutes les autres recettes qui viennent de l’impôt, qui profitent à la Région et qui ont augmenté :  TVA, TICPE,… La Région profite donc d’impôts en hausse de manière significative.

Face à cela elle pourrait réagir en bloquant les tarifs ou en améliorant la qualité des services publics à travers la dotation globale de fonctionnement des lycées, l’offre de trains ou de bus par exemple.

Pourtant elle décide de continuer à prélever plus d’argent aux usagers des services régionaux malgré une communication en trompe-l’œil. Nous avons voté contre ce rapport.Retrouvez l’intervention de Vincent Gay : https://ecologieaura.fr/ap202512-budget2026-fiscalite/

Ressources humaines : l’exécutif continue sa politique de mépris social

« La Région la mieux gérée de France »… peut-être d’un point de vue strictement comptable. Mais certainement pas d’un point de vue humain.

Nous avions deux minutes pour parler de la vie de 9 000 agent·es : voilà l’attention portée à celles et ceux qui font vivre le service public régional dans des conditions de plus en plus dégradées. Cela s’appelle du mépris.

Après dix ans de gouvernance LR, le dialogue social est manifestement abîmé. Les syndicats, encore mobilisés hier devant l’Hôtel de Région, ont dénoncé :

  • des réorganisations permanentes des directions,
  • un régime indemnitaire dit « au mérite », fondé sur des critères flous, laissant place à l’arbitraire,
  • et une application particulièrement sévère des jours de carence, parfois pire que dans le privé, qui pèse directement sur le pouvoir d’achat.

Valoriser le travail, ce n’est pas monnayer des jours de congés, mais permettre aux agent·es de les prendre, mais pour cela il faudrait cesser de réduire les effectifs. Burn-out, pénibilité, désorganisation, perte de sens : derrière l’absentéisme, il y a une réalité humaine que votre gestion libérale refuse de voir.

Pour toutes ces raisons, nous avons voté contre ce rapport.Retrouvez l’intervention de Véronique Vermorel : https://ecologieaura.fr/ap202512-ressourceshumaines/

Administration générale : soutenons une information pluraliste et contradictoire

Nous avons profité de cette occasion pour parler du SIEG Service d’intérêt général avec les télévisions d’intérêt local.

Un sujet important car le contexte médiatique national est inquiétant : les grands médias nationaux sont de plus en plus concentrés entre les mains de quelques milliardaires et l’audiovisuel public subit des attaques répétées qui viennent à la fois du gouvernement que vous soutenez et de l’extrême droite.

Ce soutien doit donc être transparent et ne pas servir, en échange, à diffuser les messages politiques de la seule majorité régionale. Or le SIEG proposé ne répond pas à ces recommandations, nous attendons des bilans annuels communiqués aux élus, un véritable pluralisme.

Nous nous sommes abstenus sur ce rapport en raison de ce manque de transparence car l’argent public ne doit pas acheter un traitement médiatique favorable. Il doit permettre et soutenir une information pluraliste et contradictoire.Retrouvez l’intervention d’Axel Marin : https://ecologieaura.fr/ap202512-administrationgenerale/

Transports : le tant attendu volet mobilité du CPER

Après plusieurs années de retard, nous avons enfin pu adopter le volet mobilité du contrat de plan Etat-Région.

Ce document, qui aurait dû être l’outil de la bascule vers les mobilités décarbonées, ressemble hélas à un plan de maintien du statu quo.

Notre premier constat est celui d’un surinvestissement routier anachronique à travers notamment la déviation de la RN88 en Haute-Loire ou le contournement nord-ouest de Vichy dans l’Allier. C’est une aberration écologique et financière. Face à cela, le ferroviaire est encore et toujours le parent pauvre : notre réseau s’effondre, les vitesses sont ralenties sur plusieurs lignes et nous n’avons toujours pas de réouverture de ligne.

Nous regrettons par exemple, de ne pas voir la réouverture du tronçon Boën-Thiers, maillon manquant vital entre Clermont-Ferrand et Saint-Étienne, ni celle de la rive droite du Rhône aux trains de voyageurs.

Ce rapport contenait aussi une nouvelle tarification “sociale”, mais uniquement sur les cars Régions alors qu’Auvergne–Rhône-Alpes reste en queue de peloton national en matière de tarification sociale sur les TER.

Nous proposons face à cela la mise en œuvre d’une vraie tarification, globale, au quotient familial CAF, à 11 tranches, parce que la vie ne se résume pas à quatre catégories administratives (jeunes, actifs, retraités ou précaires). C’est une proposition réaliste, déjà pratiquée ailleurs.

Ce qui manque aujourd’hui, ce n’est pas l’argent : c’est la volonté de faire de notre région un territoire où personne n’est condamné à reprendre sa voiture ou à refuser un emploi parce qu’il est trop pauvre pour prendre les transports en commun. Nous avons voté contre ce rapport.Retrouvez les interventions d’Anne Babian Lhermet et Olivier Royer : https://ecologieaura.fr/ap202512-mobilites/

Sécurité : la répression toujours, la prévention jamais

Avec cette délibération, nous avons là un vrai cas d’école de la façon de construire une politique publique par la majorité LR : un événement, une émotion, un rapport, et bientôt sans doute une publication sur les réseaux sociaux. Mais règle-t-on vraiment le problème en profondeur ? La réponse est non, bien sûr.

Cela ne retire rien aux problématiques bien réelles de sécurité que vivent nos concitoyens dans nos villes, dans nos écoles, jusque dans nos trains. Plus on fait de la répression et moins cela fonctionne.

Le renforcement des sécurités passe aussi, et surtout, par la prévention, la cohésion sociale, et la confiance retrouvée entre les citoyens et leurs institutions, le tout pour éviter au maximum les passages à l’acte.

Nous avons déposé un amendement pour une présence renforcée dans les trains, financée par l’Etat.

Celui-ci a été rejeté et nous avons voté contre ce rapport.Retrouvez l’intervention de David Buisson : https://ecologieaura.fr/ap202512-securitetransports/

Voeu : lutter durablement et collectivement contre le narcotrafic

Le 18 novembre, Amine Kessaci a enterré son frère Mehdi. Ce vœu a été présenté en accord avec Amine, avec ses mots pour ne rien dénaturer de son combat.

A travers ce vœu nous demandons à l’Etat de prendre la mesure de ce qu’il se passe et agir.  Nous demandons donc de faire revenir les services publics dans les quartiers et dans tous les territoires de la République ; de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise ; de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin et de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. 

Nous demandons également à l’Etat de maintenir les moyens des collectivités territoriales pour garantir la réalisation de leurs missions qui accompagnent ces enjeux. 

Ce vœu a été refusé par l’exécutif.Retrouvez l’intervention de Cécile Michel : https://ecologieaura.fr/ap202512-voeule/

Question orale : co-construire les politiques régionales avec les plus pauvres

Aujourd’hui, les personnes en situation de grande pauvreté ne sont pas partie prenante de la construction des politiques publiques régionales qui leur sont destinées. Cette situation entraîne régulièrement un décalage entre les besoins réels et la mise en œuvre de l’action publique.

La question était la suivante : la Région envisage-t-elle de créer, avec les acteurs concernés, des dispositifs pérennes de participation directe des personnes en situation de grande pauvreté pour co-construire les politiques publiques ?Retrouvez l’intervention de Natacha Muracciole : https://ecologieaura.fr/ap202512-qole/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut