Le 18 novembre, Amine Kessaci a enterré son frère Mehdi. C’est avec émotion que je me fais relais aujourd’hui, et je l’espère, en notre nom à toutes et tous, du combat qu’il porte. Ce vœu, nous vous le présentons en accord avec Amine qui aurait souhaité être présent aujourd’hui, avec ses mots pour ne rien dénaturer de son combat. Nous avons tous et toutes été marqués par ce drame. Nous avons été nombreuses et nombreux, élus de notre assemblée, à être présents le 22 novembre dernier à Lyon et dans de nombreux autres lieux dans la région, en hommage à Mehdi.
Humblement, je rappellerai quelques mots d’Amine: ….
“Parce que sa mort ne doit pas être recouverte par les sables de l’indifférence et de l’oubli. Mille fois j’écrirai son nom et je ferai face à ses assassins. Je serai le gardien de sa mémoire. Non, je ne me tairai pas (…). Je dirai les carences de l’Etat, les failles de la République, les territoires abandonnés et les populations oblitérées. Mehdi avait 20 ans. (…) Il n’était coupable que d’être mon frère”
Amine nous le rappelle avec dignité : Un crime n’est jamais un avertissement. Le sang versé l’est pour toujours.
Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu’il se passe et agir. Aussi, nous demandons à l’Etat :
- de faire revenir les services publics dans les quartiers et dans tous les territoires de la République
- de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise,
- de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin,
- de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic.
Nous demandons à l’Etat de maintenir les moyens des collectivités territoriales pour garantir la réalisation de leurs missions qui accompagnent ces enjeux.
Par ce vœu, aux côtés d’Amine, nous prenons nos responsabilités d’élu.es de la République pour parler et pour agir, à chaque échelle de responsabilité qui est la nôtre. Je nous invite à la même dignité dans nos échanges que celle d’Amine dans ce combat. A ses côtés, nous lui affirmons que notre engagement face au narcotrafic sera durable et collectif. “On ne peut pas tuer tout un peuple.”


