Monsieur le Président, cher·es collègues,
« La Région la mieux gérée de France »… peut-être d’un point de vue strictement comptable. Mais certainement pas d’un point de vue humain.
Encore un slogan racoleur : « Valoriser le travail, lutter contre l’absentéisme ». Un titre volontairement réducteur, alors que nous sommes aussi censés débattre du rapport égalité femmes-hommes et du rapport social unique.
Deux minutes pour parler de la vie de 9 000 agent·es : voilà l’attention portée à celles et ceux qui font vivre le service public régional dans des conditions de plus en plus dégradées. Cela s’appelle du mépris.
Après dix ans de gouvernance LR, le dialogue social est manifestement abîmé. Les syndicats, encore mobilisés hier devant l’Hôtel de Région, dénoncent :
• des réorganisations permanentes des directions,
• un régime indemnitaire dit « au mérite », fondé sur des critères flous, laissant place à l’arbitraire,
• et une application particulièrement sévère des jours de carence, parfois pire que dans le privé, qui pèse directement sur le pouvoir d’achat.
Valoriser le travail, ce n’est pas cela. C’est écouter, reconnaître, améliorer les conditions de travail.
Ce n’est pas monnayer des jours de congés, mais permettre aux agent·es de les prendre, mais pour cela il faudrait cesser de réduire les effectifs.
Présenter comme un « vif succès » une expérimentation qui ne concerne que 89 volontaires, majoritairement de catégorie A, souvent contraints de travailler plus faute d’alternative, c’est pour le moins osé.
Enfin, s’agissant des quelques 7000 personnels des lycées, le rapport social unique révèle, comme chaque année, des taux d’absentéisme et d’accidents du travail préoccupants. Que faites-vous sur ce sujet ?
Notre collectivité se situe dans les mauvais élèves sur cet indicateur, au-dessus de la moyenne nationale. Un mauvais résultat dont vous ne parlez pas et qui ne vous alarme pas sur le bien-être de nos agents et l’ambiance de travail.
Burn-out, pénibilité, désorganisation, perte de sens : derrière l’absentéisme, il y a une réalité humaine que votre gestion libérale refuse de voir.
Pour toutes ces raisons, nous voterons contre ce rapport.
